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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 11:17

Lorsqu'il m'est donné de faire visiter Vichy, j'aime faire découvrir les vitraux du choeur de l'église saint Louis. L'effet est garanti.
Vichy, qui n'a longtemps été qu'un gros village, doit beaucoup à Napoléon III et Eugénie de Montijo. 
Napoléon III se prénommait en réalité Charles Louis et était le fils d'Hortense de Beauharnais et de Louis Bonaparte. En 1861, il résolut de doter Vichy d'une église digne de ce nom. Elle fut inaugurée 4 ans plus tard.
Sont honorés : saint Charles et saint Louis, mais aussi sainte Hortense et sainte Eugénie !!!, ordinairement peu fréquentes dans les églises.
 


 
Très étonnante la crosse d'évêque de sainte Eugénie...
Et surtout saint Napoléon !!!!!!  qui n'a, à ma connaissance, jamais été canonisé...
  Son portrait ne vous rappelle personne ?
Création de Napoléon Bonaparte, 1er du nom, la saint Napoléon était une fête nationale sous le premier et sous le second empire, et se fêtait le 15 août, jour anniversaire de sa naissance. Sur internet, je n'ai trouvé q'un seul un autre vitrail de saint Napoléon (Le Chesnay (78))     
Il m'intéresserait de savoir si (et où) l'on peut en trouver d'autres....


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28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 11:06

Mieux qu'en rondins d'ailleurs, puisque les troncs d'arbres étaient équarris.
Au Moyen Age, c'est un mode de construction adopté par les habitants de la Sologne bourbonnaise.
A Thiel-sur- Acolin il en subsiste encore quelques unes. Celle-là daterait du XVe siècle. Les troncs d'arbres étaient simplement posés les uns sur les autres et les interstices étaient comblés par du torchis (ou pisé).
Ce que l'on voit sous un plastique est le four à pain.


  
Je suis admirative devant le travail d'assemblage, alors que l'on ne disposait que d'outils primitifs. 
 

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 11:40



 

 Un remarquable exemple de  l'architecture  en briques bicolores, au tout début du XVIIe siècle, est assurément le collège des Jésuites.
Sa création fut décidée en 1604 : parmi les donateurs, Honoré d'Urfé, seigneur de Pouzeux, sur Yzeure et Diane de Châteaumorand, sa femme, contribuèrent pour une somme de 24 000 livres.
L'architecte retenu était un père Jésuite : Etienne Martellange. Des photos de ses ouvrages, éxécutés pour le compte de la Compagnie de Jésus, entre 1605 et 1630, sont visibles sur http://nicolai.over-blog.com/article-29317563.
Le traitement en briques noires et rouges rend l'ouvrage réalisé à Moulins très original.

Ce même article m'apprend qu'il était également peintre et qu'on lui doit un portrait de saint François de Salles, actuellement à Annecy, berceau de l'ordre des Visitandines. La cofondatrice de l'ordre, sainte Jeanne de Chantal, grand-mère de Françoise de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, est morte à Moulins, où un important couvent de cet ordre avait été implanté.

 

 

 

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 12:08


























Aux XVIIe et XVIIIe siècle, la construction d'hôtels particuliers s'est accélérée, notamment dans tous les anciens faubourgs : rue de Paris; rue de Bourgogne...

Dans le centre, des constructions anciennes ont été remaniées : sur  le parcellaire médiéval, des façades de style classique ont mis au goût du jour des bâtiments anciens. L'arrière du bâtiment conserve toutefois son caractère médiéval.

 
C'est le cas notamment de la deuxième façade des maisons de cette place, aujourd'hui de l'Ancien Palais. Seule la façade donnant sur la place du château, face à l'ancien auditoire et l'ancienne chambre des comptes, a été rénovée : des parements en calcaire ajoutent à l'élégance de celle située à droite.


  Mais certains architectes "osent" des motifs autre que le "croisillon" avec la brique noire et la brique rouge .... à l'hôtel de Garidel ou celui de cette maison de la rue des Orfèvres






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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 12:21

Les premières constructions des maisons des villes du Bourbonnais furent effectuées avec une structure en bois. Les « terriers », sortes de registres cadastraux qui nous les décrivent, démontrent qu’au XVe siècle, et sans doute encore au XVIe s., ce type de structure était la norme pour les maisons des notables. Les registres des comptes des receveurs de Moulins, conservés depuis 1399 attestent qu’au Moyen Age (XIVe, XVe s.), le principal corps de métier du bâtiment, c’est celui des charpentiers. Le terrier de Moulins de 1460 fait état d’une place, dans un faubourg, où, par terre, étaient assemblées les structures des maisons : du préfabriqué en sorte, que l’on hissait ensuite à l’aide de poulies.
Quelques films américains où sont mis en scène des Amish permettent de comprendre la façon dont on procédait.

        
 à Montluçon
 
                                                           l'Hôtel Moret à Moulins 
Les interstices étaient emplis de pisé. Quant aux toits, ces mêmes terriers permettent de savoir qu’à la fin du XVe s., ceux en chaume étaient minoritaires : l’abondance de l’argile dans notre région était telle que les tuiles firent rapidement leur apparition pour recouvrir les toits. Les maisons étaient séparées par des « ruettes entre deux », qui servaient de coupe-feu : on peut penser que le risque d’incendies était important, mais les registres de comptes des receveurs de Moulins ne font état que de deux incendies entre 1399 et 1530.
Le pisé a pour avantage d’être léger et de ne pas peser sur la structure, c’est un excellent isolant thermique, mais il faut très régulièrement l’entretenir car il est sensible à la sécheresse, et peut-être plus encore à la pluie. Aussi, très rapidement, le remplissage des structures des maisons d’habitation fut-il effectué en briques : tel fut le cas de la « maison de la ville » pour laquelle les receveurs firent l’acquisition de briques à l’occasion d’une réfection. Ou cette maison de HERISSON... 


la maison Moussat à Hérisson
C’est sans doute à un incident de cuisson, et parce que l’on n’entendait pas gâcher, que l’on doit les décors de briques noires et rouges si typiques de notre région, au point qu’on l’appelle le croisillon bourbonnais. Etait-ce pour imiter la charpente ? c’était l’hypothèse de   François Voinchet, ancien architecte des monuments historiques.


Au XVIe siècle, les maisons à structure en bois cédèrent progressivement la place aux maisons en pierre : c’est le grès de COULANDON, riche en oxyde de fer et qui prend une couleur rose avec le temps, qui fut d’abord employé. Piliers, "harpages" des fenêtres, angles de soutènement étaient en pierre, mais la brique rouge et la brique noire étaient toujours employées pour le remplissage.     Au XVIIe s., le calcaire d’APREMONT (sur la rivière d’Allier) fit son apparition.

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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 16:33


Urçay est un village à l'ouest du département de l'Allier : il y avait autrefois un prieuré qui fut l'un des premiers, en Bourbonnais, à accorder des "franchises" (d'impôts) afin d'attirer des habitants.
Une association a ouvert un très joli petit musée consacré à la dentelle : dentelle du Puy, dentelle d'Alençon, dentelle de Calais, dentelle irlandaise etc ...
Les adhérentes y exposent aussi des vêtements (en dentelle) de leurs grand-mères.

Les bénévoles qui font visiter le lieu sont passionnées et si les visteurs sont intéressés sont prêtes à leur accorder beaucoup de temps.

Visite sur rendez-vous : tél. 04-70-06-92-69 ou 04-70-06-99-15

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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 12:22

Lorsque je vais de MOULINS à NOYANT, très fréquemment j'observe des petits rapaces qui planent au dessus de ma voiture, ou qui perchent sur une branche d'arbre.

Je ne vois pas très bien de loin et je ne connais rien aux oiseaux : j'avais cru comprendre qu'ils s'agissait de buses.

 


J'ai aussi entendu parler de busards
 

(source : google - images).

J'apprends qu'il y a aussi des aigles : notamment un "aigle botté"

Le conseil général de l'Allier, en collaboration avec la LPO vient d'éditer des cartes : elles sont mises gratuitement à la disposition des habitants du département et j'en déposerai dans ma "chambre d'hôtes". L'argent du contribuable n'est pas mal employé.  
J'ai trouvé que c'était une bonne idée de mettre au dos une photo de l'habitat naturel des oiseaux sélectionnés :

Ainsi qu'un petit commentaire : "méconnu, ce rapace forestier  est une spécialité bourbonnaise : c'est notre département qui en accueille le plus en Auvergne. Il niche dans les futaies de chênes".
Oiseau migrateur, il revient d'Afrique début avril et y retourne en septembre. Il mène à bien une couvée de 1 ou 2 oisillons.

Ce ne sont donc pas des aigles bottés que je croise en ce moment, alors qu'il fait -12° C ou -13° C sur les hauteurs du MONTET et de TRONGET (il faisait - 1 ° dans ma salle à manger l'autre jour !). Ce qui m'étonne, c'est le grand nombre de ces oiseaux que je voie cette année.
Avec le retour des hérons sur l'étang de MESSARGES, ça me rend plutôt optimiste sur la force de la nature.

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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 10:38


Cette curieuse sculpture se trouve sur un des piliers situé à gauche du portail principal de l'église placée sous le vocable de Notre Dame !
A ma connaissance, aucun historien de l'art du Bourbonnais ne s'est soucié d'attirer l'attention sur cette figurine : en tous cas, elle n'est pas signalée dans l'ouvrage publié en 1989 par Gaston Pic (l'église romane Saint Pierre d'Yzeure, édité par les Cahiers bourbonnais) pas plus que dans le dépliant mis à disposition du public par l'office de tourisme.































C'est lors d'un séjour à Dublin, dans une de ces "librairies - salon de thé" qui sont un des charmes des îles anglo saxonnes que j'ai découvert que ce que l'on appelle là-bas les "sheela-na-gigs" faisaient l'objet de nombreuses publications.
Je tiens ma science d'un petit ouvrage publié par le musée national de Dublin : sheela-na-gigs : origins and functions, par Eamonn P. Kelly, conservateur des antiquités. Sur Wikipédia, on trouvera une bibliographie conséquente (souvent accessible seulement en anglais).
On recense plus de 100 exemplaires de ces gravures en république d'Irlande, à l'entrée des églises (mais aussi de certains châteaux) et une quarantaine en Grande Bretagne. Beaucoup ne sont plus "in situ". Eamonn Kelly constate que c'est au XVIIIe siècle qu'on les a détruites. Beaucoup ont en outre été érodées par le temps. 
Alors qu'elles paraissent avoir gagné les îles britanniques depuis le continent, en France, elles sont rares, sans doute détruites précocément.

Les "sheela-na-gigs" sont des statuettes féminines, nues, et qui montrent souvent un sexe hypertrophié. Celle d'Yzeure est sexuée, indubitablement féminine (l'original de ma photo permet de le constater), mais si cette féminité reste discrète.
L'interprétation de leur symbolique fait l'objet de controverses. Elles me paraissent pourtant complémentaires.
1ère interprétation :
Les Sheela Na Gigs des églises auraient ainsi été apposées pour dénoncer la convoitise et la perversion que représenteraient les femmes. Cette théorie propose que les sculptures sont un avertissement religieux à ne pas succomber aux plaisirs de la chair.
Des sculptures exhibitionnistes d'hommes, de femmes et d'animaux sont fréquemment trouvées à coté de bêtes dévorant des personnes dans des représentations infernales. Ces représentations instruiraient les populations de l'époque, largement illettrées, aux devoirs religieux.
2e hypothèse :
Une autre théorie est qu'il s'agirait d'une rémanence d'une divinité païenne,  ou d'une Déesse-Mère. Les Sheela Na Gigs se seraient rencontrées dans des édifices du culte pré-chrétien et auraient été intégrées dans l'architecture des églises.
Une variante de cette théorie en fait une divinité celtique, une sorcière telle que la Cailleach des mythologies irlandaises et écossaises, des gardiennes de la Terre ou des déesses de la guerre à cause de leur aspect de sorcières.
Cette théorie n'est pas partagée par la majorité des universitaires.
Barbara Frietag penche pour des déesses de la fertilité et les relie aux "pierres d'accouchement". Dans le folklore irlandais, certaines Sheela Na Gig étaient utilisées pour représenter la femme en train d'enfanter ou de se marier.
On peut toutefois noter que peu de Sheela Na Gig ont les seins visibles et pour ma part, je remarque que les déesses de la fertilité que je connais ont des hanches et des seins généreux.
3e hypothèse :
Ces images auraient pour vocation de protéger contre le mal. Cette théorie est notamment proposée par Anderson dans « The Witch on the Wall » (la sorcière du mur). Partant du fait que les sculptures sur les châteaux n'avaient probablement pas une origine religieuse, les tenants de cette théorie proposent que les Sheela Na Gigs sont censées repousser le Mal. Cette théorie pouvant être accréditée par le nom irlandais donné à certaines de ces sculptures : la "pierre du mauvais œil".

A Yzeure, cette "sheela-na-gig" est accompagnée de deux autres sculptures symboliques, sur le côté gauche du portail :

 

Deux visages curieux essayent de voir ce que leur cache une figure mi-humaine mi-animale (le bas du corps fait un peu penser à celui d'un bouc)


 























Dans leur films "sataniques", les américains ont pour habitude de représenter Satan sous la forme d'un bouc, en stature debout et avec une tête portant de grandes cornes.



Ici, on trouve les pieds griffus. Le corps est apparemment couvert d'une fourrure. La tête n'est pas ornée de cornes mais de grandes oreilles.


Chez les Celtes du Halstatt ou de la Tène, la représentation plastique des dieux était un tabou. Tardivement, on trouve quelques représentations d'un dieu nommé Cernunnos, qui a les mêmes attributs que les démons des films américains.


On peut me semble-t'il, penser qu'on est bien en présence de dieux pré-chrétiens et que leur positionnement à l'entrée des églises romanes primitives peut signifier aux fidèles : "vous qui entrez dans ce lieu, oubliez vos anciennes croyances".   Ce qui n'est pas incompatible avec une fonction de protection contre le mal.
En ce qui concerne l'exhibition du sexe féminin : dans de nombreuses religions, y compris les plus primitives, on trouve des figures masculines dites "ityphalliques" : c'est notamment le cas du dieu Priape. J'ai dit que la fertilité est plutôt traduite par des hanches et des seins hypertrophiés (cf. les "Vénus" préhistoriques). Je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de "pierres d'accouchement" sur les sites archéologiques que j'ai eu l'occasion de visiter. Il y a très certainement ici, des recherches à mener sur les cultes primitifs de la Gaule.
La peur des femmes qu'éprouvaient les clercs apparaît clairement dans la littérature médicale, notamment. Ce que l'on connaît de leurs théories sur la "nature des femmes" date de la fin du Moyen Age : qu'en était-il au XIe quand fut érigée Saint Pierre d'Yzeure ? Placer une idole féminine "obscène" pour mettre en garde contre la nature perverse des femmes était-il  à cette époque, délibéré ?

Un des modillons de l'église d'Yzeure présente une figurine qui pourrait bien mettre en garde contre le pêché de gourmandise, et qui est pour nous plus explicite :

 Je suis de plus en plus convaincue que les cultes préchrétiens sont restés longtemps vivaces dans la France médiévale : ce qui pourrait expliquer l'hétérogénité des datations du matériel archéologique trouvé à Glozel (site tabou s'il en est parmi les archéologies et universitaires !!!), qui avait fait dire à Camille Jullian :  "on est là en présence du bric-à-brac d'une cabane de sorcière". Aux XIe et XIIe s., laisser à l'extérieur des églises ces figures parlait clairement aux hommes (et aux femmes) : ils délaissaient en toute conscience leurs anciens cultes.

Pour finir, quelques sheela-na-gigs irlandaises scannées dans l'ouvrage d'Eamon Kelly :
 

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 19:03

Marie de Rabutin Chantal était un familière du Bourbonnais : sa grand-mère, Jeanne de Chantal (sainte Jeanne de Chantal ) est une des fondatrices de l’ordre de la Visitation avec saint François de Salles et elle mourut au couvent de Moulins.
D’autre part, la marquise, qui souffrait de rhumatismes a effectué deux séjours à Bourbon-l’Archambault et dix ans plus tard, un séjour à Vichy.
En mai 1676, elle s'arrêta à Moulins où elle logea chez Mesdames Fouquet et écrivit :
"J'ai été voir ces pauvres dames Fouquet, qui se sont acheté une petite maison de campagne aux environs de Moulins". Cette "petite maison de campagne" était le château de Pomay, à Lusigny, édifice construit en briques rouges et noires, comme tant d'autres demeures de la Sologne bourbonnaise, notamment Paray-le-Frésil,déjà évoqué (cf. Simenon et la Sologne Bourbonnaise.)
Elle qui aimait exercer son esprit caustique aux dépends des gens de son entourage, est en effet restée une amie très fidèle de cette famille, malgré ses épreuves.

Nicolas Fouquet (1615-1680) était le fils d’un parlementaire fortuné qui était aussi un des hommes de confiance du cardinal de Richelieu. Ses ancêtres, des "entrepreneurs" comme l'on dirait de nos jours, s’étaient au fil des générations, constitué une fortune considérable : parts  au sein des différentes compagnies maritimes comme la Compagnie des îles d'Amérique, du Sénégal ou encore de la Nouvelle-France. Lui-même, fut en 1640 l’un des premiers actionnaires de la Société du Cap-Nord et en 1642, il entra dans la compagnie des Indes orientales.
Nicolas Fouquet avait épousé en premières noces Louise Fourché de Quéhillac, petite-fille d’un maire de Nantes. Ce fut un riche mariage : Louise apportait en dot 160 000 livres en argent et rentes sur des particuliers plus la terre de Quéhillac. Et Nicolas reçut de ses parents la propriété de sa charge de maître des requêtes estimée à 150 000 livres, plus une rente confortable. Peu après son mariage, six mois après avoir donné naissance à une fille, Marie, Louise Fourché de Quéhillac mourut. Un second mariage fut conclu en février 1651. La nouvelle madame Fouquet, Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil, appartenait à une famille de marchands anoblis. Sa dot était inférieure à celle de Marie Fourché, mais elle apportait à son nouvel époux un vaste cercle de relations.

En 1641, alors qu'il n'avait que 26 ans, Nicolas Fouquet, s'était porté acquéreur de la seigneurie de Vaux le Vicomte. En quinze ans, il fit édifier un château et un jardin, qu'on disait les plus beaux de France. Les trois hommes choisis par Fouquet pour y œuvrer étaient : l'architecte Le Vau, le peintre-décorateur Le Brun et le jardinier-paysagiste Le Nôtre. Il s'était aussi progressivement entouré d'une petite cour : notamment des écrivains comme Molière, La Fontaine, Scarron, Madeleine de Scudéry... Et Marie de Rabutin Chantal, marquise  de Sévigné.

La carrière de Fouquet avait déjà connu une ascension rapide, à l'image de l'emblème de sa famille, l'écureuil et de sa devise "Quo non ascendet" ("jusqu'où ne montera t'il pas ?"). A cause de la fortune personnelle dont il disposait, le cardinal Mazarin, Premier Ministre, l'avait, en 1653, nommé à la charge de surintendant des Finances. Sa mission :  renflouer les caisses du Trésor qui étaient vides, un mal récurrent. ll s’agissait de rétablir la confiance et d’orienter l'épargne pour qu’elle  alimente le trésor royal. Chaque emprunt qu'il négociait sur le marché des capitaux pour le compte du roi était garanti sur sa fortune personnelle et lui laissait, en contre partie une forte part de bénéfice.
Nicolas Fouquet contribua de façon décisive au redressement des finances du royaume. A la mort de son mentor, Mazarin, il espérait bien lui succéder en qualité de Premier Ministre. Sa charge l'amenait fréquemment à collaborer avec l'intendant privé du cardinal, Jean-Baptiste Colbert, descendant d'une dynastie de grands marchands-banquiers, au cœur de toutes les affaires, et qui réalisait au passage, lui aussi, de beaux profits.

Il semble que Nicolas Fouquet se soit livré à d’audacieuses combinaisons financières :  que Colbert n'eut de cesse de  dénoncer au roi comme des obstacles à une saine gestion du trésor royal.

De rumeurs en médisances, et parce qu'il était un peu hâbleur, appremment, le sort de Nicolas Fouquet fut scellé peu après la mort de Mazarin. Voltaire put écrire : « le 17 août (1661) à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France, à 2 h du matin, il n’était plus rien ». 
Et le 5 septembre 1661, à Nantes, sur ordre de Louis XIV, d'Artagnan, capitaine des mousquetaires, arrêtait le Surintendant Fouquet pour le déférer devant les juges d'une cour d'exception spécialement constituée.
Un demi-siècle plus tard, dans ses Mémoires, Saint-Simon évoque Nicolas Fouquet, qui « après avoir été huit ans Surintendant des Finances, paya de dix-neuf ans de prison les millions que le cardinal Mazarin avait pris, la jalousie de M.M. Le Tellier et Colbert, un peu trop de galanterie et de splendeur ».
Les historiens contemporains tendent à beaucoup relativiser les prévarications dont se serait rendu coupable le surintendant.
Deux chefs d'accusation lui furent opposés : le péculat (détournement de fonds publics par un comptable public) et la lèse-majesté, crimes passibles tous deux de la peine de mort. Il avait vendu sa charge de Procureur Général au Parlement de Paris qui l’aurait soustrait à toutes juridictions autres que celle de ses pairs. Son procès traîna plus de trois ans et tourna à son avantage. Le roi escomptait que soit prononcée la peine capitale, mais la majorité des juges vota le bannissement : Fouquet aurait pu recouvrer la liberté hors des frontières du royaume. 
Louis XIV décréta pourtant la prison à vie pour son ancien ministre : il fut enfermé à Pignerol, forteresse  des Alpes où il mourut le 23 mars 1680.

Le roi s'était assuré, avant l'arrestation de son surintendant, qu'il avait bien versé toutes les liquidités qu'il s'était engagées à verser au Trésor. Après l'inculpation de Nicolas Fouquet, Vaux le Vicomte fut mis sous scellés et le Roi saisit, réquisitionna ou acheta : les tapisseries (au nombre de 120 : imagine-t'on la valeur de 120 tapisseries d'Aubusson ou des Flandres ?), tous les orangers, les statues, le mobilier etc...

Sa femme, Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil, et ses 5 enfants furent quant à eux, exilés : c'est en 1671 qu'elle acquit le château de Pomay à Lusigny, bien modeste masure à côté de Vaux-le-Vicomte. Ils avaient un pied à terre à Moulins. Elle hébergeait aussi sa belle-mère.
Les registres paroissiaux de Lusigny nous informent de leurs activités ordinaires : baptêmes de cloches, parrainage d'enfants d'un laboureur (série E des A.D. de l'Allier). En 1683, Marie Madeleine, la troisième enfant du couple, épousa le chevalier Crussol d'Uzès dans la chapelle du château, devant une brillante assistance.
Le dernier des fils s'appelait Louis et hérita du titre de marquis de Belle-Isle (en Mer) (1661-1738). Il épousa Catherine-Agnès de Lévis, fille du marquis de Charlus.
Le petit-fils de Nicolas Fouquet, le comte de Belle-Isle, avait fait une brillante carrière militaire depuis l'âge de 17 ans. Plusieurs fois blessé, il était, en 1719, maréchal de camp. Puis vers la quarantaine, il avait souhaité se consacrer à ses affaires domestiques, notamment la construction d'un très bel hôtel particulier à Paris. Mais en 1723 éclata un autre scandale financier :  le trésorier de la Caisse de l'Extraordinaire des Guerres fut convaincu de malversations, or le comte de Belle-Isle était très lié au ministre de la Guerre et il fut accusé "d'avoir diverti une partie des fonds de la caisse [..] et d'y avoir substitué des billets de banque dans le temps de leur discrédit". Il fut arrêté en 1724 et embastillé en compagnie de son frère.
Après une année d'emprisonnement à la Bastille, il fut exilé, comme sa grand-mère. La lettre de cachet stipulait qu'il devait résider à plusieurs dizaines de lieues de Paris. Il parvint à négocier le choix de Nevers, plutôt que le Languedoc où le roi avait tout d'abord pensé le consigner. Il visita des connaissances bourbonnaises (son oncle était le duc de Lévis, dont le château était à Lurcy-Lévis) au cours de la période du 5 mai 1725 au 7 juin 1726. Son frère, le chevalier de Belle-Isle l'accompagna tout au long de la durée de son exil.
Apparemment dans le but de démontrer qu'il n'occupait pas son temps à des occupations de "lèse-majesté", le comte de Belle-Isle tint un journal détaillé de faits tout à fait anodins ! Ce journal, assez surprenant, a été retrouvé par Arnaud de Maurepas, a été édité en 1994 par la Société bourbonnaise des Etudes locales (Etudes bourbonnaises n° 267). On y trouve quelques noms connus et quelques autres qui restent à identifier.
 

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 12:47

La foire médiévale de Souvigny s'enorgueillit (je vais vérifier l'orthographe de ce verbe et je reviens !!!!) de son label de fête historique "authentique". Ce cahier des charges s'applique aux organisateurs, mais nullement aux participants occasionnels. Et comment empêcher ces derniers de vivre leurs propres fantasmes médiévaux ?
Et moi, j'aime bien cette plongée dans un univers qui fait la part belle à l'"héroïc fantasy". On a l'impression de se retrouver quelque part sur une planète où se réunissent les voyageurs des diverses galaxies.
Comme ce calamar géant venu de la planète TataHouine qui, pour survivre dans notre athmosphère, doit coloniser un crâne d'une espèce proche des humains :
 



























Ou ces négociants d'Alpha du Centaure qui portent le kilt.

Ou ces humanoïdes de la planète Barbaria dans la galaxie des Markizes, exhibant avec fierté leurs tatouages

Ou ces petits humanoïdes, encore appelés lutins, de la planète Kanari
 
ou de la lointaine Alemania


Ou ces guerriers à double tête originaires d'Orion, dont la couleur de peau vire au violine et au rouge violacé dans notre atmosphère

Plus proche de nous, ces jeunes filles doivent venir du village voisin de Noyant









































On rencontre aussi des cousins de Zézette, "épouse X", venus de la planète du Père Noël, avec leurs bonnets. Ils ont laissé leurs rennes à l'entrée de la foire.




























Des pirates de la galaxie Caraïbe, dont le "stetson" est l'élément le plus typique du costume 

Voici des  bourgeois de la planète Nimportekoi


Tous couchent au camping de la Plage ou dans un campement spécialement installé pour eux devant l'église prieurale ou au champ de foire

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