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28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 12:16

et l'on m'avait demandé ce que je voulais faire comme travail plus tard. Depuis que je savais lire, j'apprenais des poèmes de Victor Hugo. Et la prof de français qui avait donné le sujet nous en avait aussi donné à apprendre.  

J'ai donc répondu : "soldat".     Malheur ! j'ai eu à subir l'ironie mordante du prof qui a pris à témoin la classe. Plus une engueulade à la maison. Dans le milieu dont j'étais issue et qui était aussi celui de la prof "soldat" ce n'était pas un métier correct.
Alors pourquoi donc nous faire apprendre ce poème ?

Des injonctions paradoxales, j'en ai eu tout au long de ma scolarité... puis au boulot (j'avais bêtement atterri dans l'Education nationale... alors que j'aurais été un si bon plombier). Cela m'a coûté un peu cher en psychothérapie, mais cela va mieux merci..... 

Ô soldats de l'an deux ! ô guerres ! épopées ! 

[...]

Contre toutes les Tyrs et toutes les Sodomes

Contre le czar du nord, contre ce chasseur d'hommes
Suivi de tous ses chiens,



Contre le czar du nord, contre ce chasseur d'hommes
Suivi de tous ses chiens,

Contre toute l'Europe avec ses capitaines,
Avec ses fantassins couvrant au loin les plaines,
Avec ses cavaliers,
Tout entière debout comme une hydre vivante,
Ils chantaient, ils allaient, l'âme sans épouvante
Et les pieds sans souliers !

Au levant, au couchant, partout, au sud, au pôle,
Avec de vieux fusils sonnant sur leur épaule,
Passant torrents et monts,
Sans repos, sans sommeil, coudes percés, sans vivres,
Ils allaient, fiers, joyeux, et soufflant dans des cuivres
Ainsi que des démons !


[...]

Eux, dans l'emportement de leurs luttes épiques,
Ivres, ils savouraient tous les bruits héroïques,
Le fer heurtant le fer,
La Marseillaise ailée et volant dans les balles,
Les tambours, les obus, les bombes, les cymbales,
Et ton rire, ô Kléber !

La Révolution leur criait : - Volontaires,
Mourez pour délivrer tous les peuples vos frères ! -
Contents, ils disaient oui.
- Allez, mes vieux soldats, mes généraux imberbes !
Et l'on voyait marcher ces va-nu-pieds superbes
Sur le monde ébloui !

La tristesse et la peur leur étaient inconnues.
Ils eussent, sans nul doute, escaladé les nues
Si ces audacieux,
En retournant les yeux dans leur course olympique,
Avaient vu derrière eux la grande République
Montrant du doigt les cieux ! ...

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