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30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 14:09

Dans le numéro double 362-363 d’Etudes bourbonnaises, Maurice Sarazin évoque le souvenir d’Hedwige de Chabannes fille du comte Alfred de Chabannes-La Palice.

En novembre 1929, elle pose dans le magazine Vogue, de profil, avec une coupe « à la garçonne » très stylée.

Elle devint veuve en 1933 et ne se remaria que 20 ans plus tard.

Elle publia pendant cette période des articles sur les voyages et l’art : dans le Journal des débats, la revue Ambassades et consulats, la Revue hebdomadaire.

Mais sa grande passion paraît avoir été l’aviation. Activité qui fascina de nombreuses femmes de la Elle prit des cours de pilotage à Orly, et fut après Infirmière Pilote Secouriste de l’Air pour la Croix Rouge.

Elle donna des conférences sur le sujet, notamment au « Club du faubourg », qui dans l’entre deux guerres vit se succéder à sa tribune, pour débattre des sujets les plus divers, bon nombre des principales personnalités du monde politique, social, intellectuel et artistique français.

En 1938, elle publiait un roman intitulé « Port de l’air », dont l’héroïne est une jeune femme qui s’efforce de battre divers records d’aviation, personnage qui a pu inspirer Jacqueline Auriol (née en 1917), première aviatrice pilote d’essai.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3352725j.texteImage

Étonnant ouvrage dont voici un extrait que n’a pas retenu Maurice Sarazin :

« Si j'avais fait un autre mariage... » Ou, plutôt, si elle ne s'était pas mariée du tout ! Comme la vie eût pu être belle ! Voyager, chanter, être libre surtout! Libre de rentrer et de sortir, libre de travailler à son aise : pas de comptes de cuisine, pas de réceptions, pas de mari trépignant d'impatience dans l'antichambre : « Nous allons encore arriver les derniers ! » [...] Libre, elle eût fait mieux : elle ne serait pas arrivée du tout. Pas de grands dîners, pas de visites épuisantes d'ennui, pas de réceptions conventionnelles. Elle n'aurait vu que ses amis, tous musiciens comme elle. On s'entend si bien lorsqu'on a le même idéal !

« Je demandais si peu à la vie ! Pouvoir chanter, voilà tout. »

Pendant la guerre, Hedwige de Chabannes quitta Paris et en profita sans doute pour se consacrer à l’écriture puisqu’elle publia 5 autres romans à partir de 1946. Notons cependant que le frère aîné de son premier mari, le comte de Neufbourg, à l’origine de la publication des Chartes du Forez un travail monumental mené avec Etienne Fournial mon directeur de thèse, fut l’un des fondateurs d’un groupe de résistance avec Marguerite Gonon, elle aussi membre actif de la société de la Diana.

En Bourbonnais on connaît surtout Hedwige de Chabannes pour sa biographie d’Anne de France, en collaboration avec Isabelle de Linarès parue chez Crépin-Leblond en 1955.

 

Vogue. Numéro du mois de novembre 1929  (en ligne sur Gallica)

Vogue. Numéro du mois de novembre 1929 (en ligne sur Gallica)

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