17 mars 2011
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De l'exposition Cranach (Lucas l'ancien, Lucas le jeune et son frère Hans) que j'avais vue il y a déjà une trentaine d'années à Wuppertal, je gardais un sentiment
de malaise.
Je crois qu'au delà des sujets religieux, c'est la mysoginie qui m'avait frappée.
Comme cette femme de la cour de Saxe, figurée en Judith, a laquelle l'artiste a fait un petit minois que je trouve inquiétant, avec ses yeux en
amande.
Ou
la troisième Grâce de ce petit tableau qu'on imagine bien avec des oreilles pointues.
Les Cranach peignent merveilleusement les vêtements, les chapeaux et les bijoux.
Ce qui me fait penser à une histoire qui l'on m'a racontée : un petit acte de résistance.
De 1940 à 1943, le département de l'Allier était coupé en deux par la "ligne de démarcation". A Moulins, le "check point" était situé sur le pont
Régemortes. Un jour, une cousine d'un certain âge a été confrontée à un contrôle fait par des militaires zélés. Il faut se souvenir qu'à cette époque, il aurait été indécent pour une femme
de sortir "en cheveux". Donc ma cousine, qui était une femme respectable (comme toutes les femmes de la famille !), portait un chapeau. On l'a fait passer à la fouille et on l'a fait se
déshabiller. Elle était très fière de dire qu'elle avait enlevé tout ce qu'on lui avait demandé d'enlever. Mais comme on ne lui avait pas ordonné de retirer son chapeau, elle l'avait gardé
!
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20 août 2010
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Trouvée dans les affaires de ma tante, cette photo sur laquelle pose une famille de bourgeois, le bébé et sa nourrice. En arrière-plan, une petite bonne. On
imagine que l'homme qui lit le journal est un client (peut-être un voisin) et l'homme qui tient le chien par le collier, un employé.
Il faut se souvenir qu'alors le support des photos éait une plaque et qu'un long temps de pose était nécessaire. Cette photo est composée et traduit bien les
relations sociales existant entre les personnages.
Je ne saurais jamais si là dessus sont représentés les cousins Tantot ou des Secrétain, les premiers étant bistrotiers, et les seconds marchands de vin. Les Demoret
étant quant à eux, tonneliers ! Et l'on s'étonne que j'aime le vin !
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21 février 2010
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13:21
De mon arrière grand-père, je ne savais pas grand chose, si ce n'est qu'il était enterré à Noyant. Nous allions porter des fleurs sur sa tombe chaque année pour la
Toussaint. Il est mort avant la naissance de ses petits enfants : ma grand-mère, sa belle-fille, devait beaucoup l'aimer, car ma tante vantait la gentillesse d'un grand-père qu'elle n'avait jamais
connu.
C'est elle qui un jour, m'a montré cette photo et m'a dit : "c'est ton arrière grand-père !" Plus tard, j'ai trouvé une tapisserie représentant une scène d'Afrique du nord qu'il avait dû
rapporter, et qu'il me faut restaurer.
Il porte plutôt bien le costume.
J'ai aussi trouvé ces deux aquarelles réalisées par ma tante
qui m'avait beaucoup aidée quand j'avais eu un exposé à faire sur les touaregs quand j'étais au CM 1 (parce que le voyage de son grand-père la
fascinait ?).
Antoine LAURENT, mon arrière grand-père, était fils d'un autre Antoine LAURENT. Né à MEILLERS, il était allé s'embaucher comme domestique chez la veuve d'un vigneron de BRESNAY. Et puis un jour,
alors qu'il avait déjà une bonne trentaine d'années, il a épousé la fille de sa patronne, la petite Marie qui avait 17 ans et demi, précise l'acte de mariage. Marie est morte à 21 ans, après
avoir mis au monde sa deuxième fille.
Antoine LAURENT, père a donc épousée Marie Ozelle ou Auzel, son aînée d'un an. Je ne sais pas encore comment ils se sont rencontrés, mais il falait bien qu'une femme s'occupe des
bébés. Il est vraisemblable qu'elle ait été elle aussi domestique à BRESNAY : il sont eu deux fils, Antoine et ... Antoine ! C'est le premier qui est parti en Afrique du Nord.
Antoine, l'aîné fut d'abord exempté du service militaire, car "soutien de famille". Quand son frère cadet, Antoine, a été déclaré "bon pour le service" deux années plus tard, c'est lui qui se
trouvait "soutien de famille".
Je butte actuellement sur les conditions d'engagement d'Antoine l'aîné : il est difficile de trouver trace des engagements volontaires dans l'armée. Mais aux AD de l'Allier, on trouve une liste
des pensionnés militaires que je n'ai pas encore consultée.
Ce que l'on peut noter, c'est qu'à l'époque où il est parti en Afrique, en 1881 vraisemblablement, qui est l'année de la révolte des Kroumirs en Tunisie, les vignerons qui avaient jusqu'alors
connu une meilleure situation économique que les métayers ont subi les contre coups de la crise du philoxéra. Ceci expliquerait que l'aîné des fils ait dû aller chercher fortune dans
l'armée.
J'imagine l'embarquement du "p'tit gâs" de Bresnay sur un bâteau au départ de Marseille. D'autant mieux, que Madame Régerat, qui me gardait quand j'étais petite, me racontait que son père
était cuisinier sur un bâteau qui faisait la liaison entre la France et l'Afrique du nord. Un jour, elle a accompagné son père et c'est quelque part au milieu de la Méditerranée qu'elle avait
rencontré son mari, militaire. En 1913, ils sont venus s'installer dans les corons, à Noyant et l'ancien militaire est devenu mineur de fond.
Antoine Laurent, lui, est devenu métayer à Autry-Issards, mais son frère est resté vigneron à Bresnay. Où les Damoret étaient tonneliers !
Mon grand-père, a fait son tour de France comme compagnon : je peux penser que c'est l'aventure de son père qui l'a poussé à quitter, provisoirement, le Bourbonnais.
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2 novembre 2008
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J'écoute la radio et l'on parle de l'importance, pour les enfants, de pouvoir faire leurs deuils. Une psychologue insiste sur le fait qu'outre la perte des humains
qui leur sont proches, les enfants souffrent de la perte d'un animal. C'est en regardant en face la réalité que l'on se construit comme adulte :
j'ai retrouvé une vieille photo de mon grand-mère, de moi et de Castelle, la chienne.
Comme nous habitions à 200 km de mes grands-parents, je ne revenais que pour les vacances. Je voyais naître un chiot, un seul (ne connaissant rien aux animaux, ça ne m'étonnait pas), ou plus
exactement, une seule. J'étais attendrie de voir sa mère jouer avec elle. Je repartais pour 3 mois, et si je m'étonnais de ne plus voir la chienne adulte, on me disait : "elle est morte". Rien
d'étonnant non plus : quand le vétérinaire venait, c'était pour les vaches, et ça me paraissait normal qu'un chien tombe subitement malade sans être soigné.
On ne m'a jamais menti, en réalité...
Alors, je profite de ce jour pour dire :
"au revoir, Castelle ..."
mais aussi, "au revoir, Mirette ..."
et enfin, "au revoir Margotte..."
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6 septembre 2008
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Tiens ! c'est le moment de présenter mes parents :
Ma mère avec une jolie petite robe
confectionnée par ma grand-mère, cette époque ignorant le prêt à porter
Mon père et ma tante : j'aime beaucoup la petite robe "années folles" que porte ma tante, vraisemblablement elle aussi confectionnée à la maison par ma grand-mère
paternelle qui avait abandonné son métier de modiste aux "Nouvelles Galeries" de Moulins après son mariage, et s'était abonnée au "Petit Echo de la Mode", un monument dont j'aurai l'occasion de
reparler.
La pénétration de la mode "parisienne" dans les couches populaires est un sujet d'histoire assez passionnant.
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27 mai 2008
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Une histoire m'a longtemps fait venir les larmes aux yeux :
Quand elle était petite, ma mère n'a eu qu'un seul jouet, une poupée en chiffon que l'on voit sur cette photo et qui s'appelait "Popotte". Et elle a fini par beaucoup s'abimer et est devenue très
sale.
Ma grand-mère, contente de son sens de l'ordre m'avait raconté : "j'ai pris la Popotte et je l'ai mise au feu".
Heureusement, mon Baba n'a pas connu le même sort.
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30 avril 2008
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A Boucaumont (on trouve aussi orthographié Boucomont) vivaient mon arrière grand-mère, l'oncle Louis, l'oncle Cadet, sa femme et leurs enfants ainsi que mes
grands-parents, qui sont à droite sur la photo.
Ma grand-mère était pupille de l'Assistance Publique de Paris, mais était toujours en relation avec sa mère et avec un oncle et une tante du côté du grand-père Lajon : l'oncle Tessier venait avec
son appareil de photo et c'est grâce à lui qu'on a des témoignages sur la vie à la campagne à cette époque.
Boucaumont est à 6 km de Souvigny : mon grand-père sde rendait à l'école à pied (avec ses frères, il se rendait même à la foire aux bestiaux de Sancoins à 80 km de là, à pied). La génération
suivante a eu la chance de disposer de vélos. Mon arrière grand-mère conduisait également une voiture à âne.
La famille disposait également d'une voiture plus grande que l'on attelait à un cheval. A moins que ce ne soit celle de cousins venus rendre visite ce jour là. J'identifie ma mère dans la
voiture. A côté du chien, ma cousine Madeleine, qui devait avoir une dizaine d'années. Derrière elle la tante Rose. A l'extrême gauche la tante Tessier, la femme du photographe..
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