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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 13:21
De mon arrière grand-père, je ne savais pas grand chose, si ce n'est qu'il était enterré à Noyant. Nous allions porter des fleurs sur sa tombe chaque année pour la Toussaint. Il est mort avant la naissance de ses petits enfants : ma grand-mère, sa belle-fille, devait beaucoup l'aimer, car ma tante vantait la gentillesse d'un grand-père qu'elle n'avait jamais connu.
C'est elle qui un jour, m'a montré cette photo et m'a dit : "c'est ton arrière grand-père !" Plus tard, j'ai trouvé une tapisserie représentant une scène d'Afrique du nord qu'il avait dû rapporter, et qu'il me faut restaurer.
Il porte plutôt bien le costume.   
J'ai aussi trouvé ces deux aquarelles réalisées par ma tante

qui m'avait beaucoup aidée quand j'avais eu un exposé à faire sur les touaregs quand j'étais au CM 1 (parce que le voyage de son grand-père la fascinait ?).
Antoine LAURENT, mon arrière grand-père, était fils d'un autre Antoine LAURENT. Né à MEILLERS, il était allé s'embaucher comme domestique chez la veuve d'un vigneron de BRESNAY. Et puis un jour, alors qu'il avait déjà une bonne trentaine d'années, il a épousé la fille de sa patronne, la petite Marie qui avait 17 ans et demi, précise l'acte de mariage. Marie est morte à 21 ans, après avoir mis au monde sa deuxième fille.
Antoine LAURENT, père a donc épousée Marie Ozelle ou Auzel, son aînée d'un an.   Je ne sais pas encore comment ils se sont rencontrés, mais il falait bien qu'une femme s'occupe des bébés. Il est vraisemblable qu'elle ait été elle aussi domestique à BRESNAY : il sont eu deux fils, Antoine et ... Antoine ! C'est le premier qui est parti en Afrique du Nord.
Antoine, l'aîné fut d'abord exempté du service militaire, car "soutien de famille". Quand son frère cadet, Antoine, a été déclaré "bon pour le service" deux années plus tard, c'est lui qui se trouvait "soutien de famille".
Je butte actuellement sur les conditions d'engagement d'Antoine l'aîné : il est difficile de trouver trace des engagements volontaires dans l'armée. Mais aux AD de l'Allier, on trouve une liste des pensionnés militaires que je n'ai pas encore consultée. 
Ce que l'on peut noter, c'est qu'à l'époque où il est parti en Afrique, en 1881 vraisemblablement, qui est l'année de la révolte des Kroumirs en Tunisie, les vignerons qui avaient jusqu'alors connu une meilleure situation économique que les métayers ont subi les contre coups de la crise du philoxéra. Ceci expliquerait que l'aîné des fils ait dû aller chercher fortune dans l'armée.

J'imagine l'embarquement du "p'tit gâs" de Bresnay sur un bâteau au départ de Marseille. D'autant mieux, que Madame Régerat, qui me gardait quand j'étais petite,  me racontait que son père était cuisinier sur un bâteau qui faisait la liaison entre la France et l'Afrique du nord. Un jour, elle a accompagné son père et c'est quelque part au milieu de la Méditerranée qu'elle avait rencontré son mari, militaire. En 1913, ils sont venus s'installer dans les corons, à Noyant et l'ancien militaire est devenu mineur de fond. 
Antoine Laurent, lui, est devenu métayer à Autry-Issards, mais son frère est resté vigneron à Bresnay. Où les Damoret étaient tonneliers !
Mon grand-père, a fait son tour de France comme compagnon : je peux penser que c'est l'aventure de son père qui l'a poussé à quitter, provisoirement, le Bourbonnais. 

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commentaires

M
<br /> C'était un sacré bonhomme ce grand père et je sens pointer qq fierté dans cet écrit<br /> <br /> <br />
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K
<br /> C'était et c'est passionnant une vie comme celle de ton grand-père. Triste en même temps de penser à tous ces hommes qui devait s'expatrier non par goût de l'aventure mais pour chercher fortune<br /> ailleurs. Je lui trouve un très beau regard, vraiment. Très beau.<br /> En Ardèche dans les hameaux autour des Vans d'où ma mère est originaire, beaucoup se sont exilés au Canada.<br /> <br /> <br />
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