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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 12:21

Les premières constructions des maisons des villes du Bourbonnais furent effectuées avec une structure en bois. Les « terriers », sortes de registres cadastraux qui nous les décrivent, démontrent qu’au XVe siècle, et sans doute encore au XVIe s., ce type de structure était la norme pour les maisons des notables. Les registres des comptes des receveurs de Moulins, conservés depuis 1399 attestent qu’au Moyen Age (XIVe, XVe s.), le principal corps de métier du bâtiment, c’est celui des charpentiers. Le terrier de Moulins de 1460 fait état d’une place, dans un faubourg, où, par terre, étaient assemblées les structures des maisons : du préfabriqué en sorte, que l’on hissait ensuite à l’aide de poulies.
Quelques films américains où sont mis en scène des Amish permettent de comprendre la façon dont on procédait.

        
 à Montluçon
 
                                                           l'Hôtel Moret à Moulins 
Les interstices étaient emplis de pisé. Quant aux toits, ces mêmes terriers permettent de savoir qu’à la fin du XVe s., ceux en chaume étaient minoritaires : l’abondance de l’argile dans notre région était telle que les tuiles firent rapidement leur apparition pour recouvrir les toits. Les maisons étaient séparées par des « ruettes entre deux », qui servaient de coupe-feu : on peut penser que le risque d’incendies était important, mais les registres de comptes des receveurs de Moulins ne font état que de deux incendies entre 1399 et 1530.
Le pisé a pour avantage d’être léger et de ne pas peser sur la structure, c’est un excellent isolant thermique, mais il faut très régulièrement l’entretenir car il est sensible à la sécheresse, et peut-être plus encore à la pluie. Aussi, très rapidement, le remplissage des structures des maisons d’habitation fut-il effectué en briques : tel fut le cas de la « maison de la ville » pour laquelle les receveurs firent l’acquisition de briques à l’occasion d’une réfection. Ou cette maison de HERISSON... 


la maison Moussat à Hérisson
C’est sans doute à un incident de cuisson, et parce que l’on n’entendait pas gâcher, que l’on doit les décors de briques noires et rouges si typiques de notre région, au point qu’on l’appelle le croisillon bourbonnais. Etait-ce pour imiter la charpente ? c’était l’hypothèse de   François Voinchet, ancien architecte des monuments historiques.


Au XVIe siècle, les maisons à structure en bois cédèrent progressivement la place aux maisons en pierre : c’est le grès de COULANDON, riche en oxyde de fer et qui prend une couleur rose avec le temps, qui fut d’abord employé. Piliers, "harpages" des fenêtres, angles de soutènement étaient en pierre, mais la brique rouge et la brique noire étaient toujours employées pour le remplissage.     Au XVIIe s., le calcaire d’APREMONT (sur la rivière d’Allier) fit son apparition.

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commentaires

K
très beau l'hôtel Moret à Moulins<br /> Hier j'étais à Provins et j'ai bien l impression qu' en Seine -et -Marne au 14e et 15e siècle les constructions se faisaient de la même façon que dans le Bourbonnais<br /> bon week end Dominique
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L
Bonsoir Dominique,<br /> Je suis fascinée par les types d'habitation. C'est si intéressant en voyageant de voir les différents types qui varient selon les régions. J'adore par dessus tout le granit de Bretagne. Le problème de la restauration se pose parfois, mais quel patrimoine!
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