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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 20:46

DELAUNAY (Ovide), Glanes révolutionnaires : les pierres de la Bastille, dans Notre Bourbonnais, bulletin de la Société Bourbonnaise des Etudes Locales, n° 182, 7e série, 4e trimestre 1972, p. 458 à 461

 

 

La Bastille, dont la première pierre avait été posée le 22 avril 1370 par le prévôt des marchands Hugues Aubriot, avait été transformée en prison d'Etat, sous le règne de Louis XIII. Réservée en principe aux personnes incarcérées par lettres de cachet, elle était devenue le symbole de l'arbitraire royal.

Quelques années avant la Révolution, l'effectif des détenus était restreint (1) ; l'entretien de la forteresse, avec le personnel qui lui était affecté, s'avérait trop onéreux (2). L'architecte inspecteur Corbet, dans un de ses rapports, concluait à sa destruction. Alerté, l'entrepreneur de maçonnerie Palloy s'offrait pour effectuer les travaux de démolition (3). Rien n'était décidé dans l'immédiat. En 1789, la sombre forteresse se dressait encore, avec ses huit tours massives, face à la rue et au faubourg Saint-Antoine.

Au lendemain de la mémorable journée de juillet, Palloy revenait à la charge déclarant qu'il était un des vainqueurs. Le Comité Permanent, siégeant à l'Hôtel de Ville lui donnait satisfaction. Il se mettait aussitôt au travail, recrutait plus de 1.000 ouvriers — presque tous en chômage — et le 2 février 1790, présentait la dernière pierre à l'Assemblée Constituante qui, trop à l'étroit dans la salle du Manège, envisageait d'édifier un Palais National, à l'emplacement de la forteresse (4).

Mais que faire des décombres ? Au lieu de les transporter dans quelque lieu de décharge, Palloy les achetait à vil prix et avait l'idée originale de transformer chaque pierre, chaque ferrure en souvenir de la Bastille. Avec les « fers », il fabriquait des médailles, des cornets, des tabatières, des bonbonnières, des presse-papiers, des plaques de serrure. Les pierres étaient sculptées de manière à produire un plan relief de la forteresse ; le 2 septembre, un des premiers exemplaires était offert à l'Assemblée.

Afin de se faire de la réclame, il envoyait en province des cartes pour être remises aux délégués des villes en députation à la fête de la Fédération ; invitation leur était faite de visiter ses ateliers, installés au n° 20 de la rue des Fossés Saint Bernard.

Ces pierres sculptées devaient être distribuées dans toute la France. Un premier lot était réservé aux départements, nouvelles circonscriptions administratives du Royaume instituées par le décret du 15 janvier. Les autorités élavérines en étaient avisées, le 4 novembre : « II ne m'a pas suffi, mandait Palloy, de renverser la forteresse ; il fallait perpétuer l'horreur du souvenir. D'une Bastille, j'en ai fait quatre vingt-trois dont je fais hommage à chacun des départements afin que ses ruines s'étendent pour ainsi dire sur toute la France et rappellent à jamais aux citoyens vertueux l'atrocité de nos despotes » (5).

Le Département s'empressait de témoigner sa reconnaissance au donateur et exprimait son enthousiasme à recevoir un « présent d'un tel .prix ».

Certes, la pierre était offerte à titre gracieux, mais les frais de transport étaient calculés de sorte que l'entrepreneur puisse réaliser un joli profit.

Pour acheminer ces pierres et en faire la remise officielle, Palloy recrutait des représentants — la plupart des « vainqueurs de la Bastille » — qu'il désignait sous le nom d'apôtres de la Liberté. La réception devait être marquée par une cérémonie où les autorités civiles et militaires, la garde nationale en armes étaient tenues d'assister. Confirmant sa lettre du 4 novembre, Palloy informait le Directoire du département qu'il avait choisi le représentant qui devait se rendre à Moulins, mais que celui-ci étant égrotant, son départ était quelque peu différé (6). Aucun procès-verbal ne permet de préciser à quelle date eut lieu la cérémonie de réception. Un document de 1793 affirme que la pierre avait été placée en 1790, dans la salle des séances du Département, et portée plusieurs fois dans les cérémonies et fêtes publiques (7).

La dispersion des vestiges de la Bastille se poursuivait pendant les années 1791 et 1792 ; les attributions étaient réservées non seulement à quelques-uns des 547 districts, mais aussi aux grandes villes, aux sections de Paris, voire à certains tribunaux.

Les événements de juin 1793 permettaient à Palloy d'épuiser son stock. En pleine crise fédéraliste, la Convention votait hâtivement la Constitution de l'An I. L'entrepreneur avait l'idée d'encadrer la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, dont le nouvel Acte Constitutionnel était l'émanation, dans 86 pierres, à raison de une par département (8); La Constitution du 27 juin était soumise à la ratification du peuple, en ses assemblées primaires. L'article V stipulait que des Commissaires, élus dans chacune des Assemblées, seraient chargés de porter à Paris les procès-verbaux d'acceptation et représenteraient leurs concitoyens à la fête du 10 août, jour anniversaire de la prise des Tuileries. Sur proposition de Palloy, un des Commissaires de chaque chef-lieu de département aurait pour mission supplémentaire de prendre livraison du colis préparé dans ses ateliers et d'en assurer le transport. Les autorités élavérines en étaient informées, le 25 juillet et désignaient aussitôt leur représentant. Leur choix se portait sur le jacobin Quintien Asselineau Desmazures de la Prenneville, officier municipal, administrateur de l'Hôpital général, commissaire élu le 7 juillet dans la section Paris et Ville, domicilié rue Voltaire (9).

Le 3 août, alors qu'un détachement du 14e chasseur faisait son entrée à Moulins pour participer à la fête de « l'Unité et de l'Indivisibilité de la République », Desmazures prenait la voiture des messageries qui devait l'amener, en quelques étapes, rue des Victoires, à Paris (10). Le 10, aux côtés de ses deux collègues moulinois, le chirurgien Antoine Saulnier (section Liberté et Egalité) et le tanneur Pitout (section Bas-Ailier et Chambon-Colombeau), il prenait part à la grande manifestation nationale (11).

Quelques jours plus tard, il se présentait rue des Fossés Saint Bernard, remettait à Palloy les pouvoirs dont il était investi et prenait livraison du « monument ». Celui-ci était essentiellement composé d'une dalle, sur laquelle était gravé le mot Bastille. Un tableau entouré de son cadre y était appliqué ; il contenait l'imprimé de la Déclaration des Droits ; le titre était enfermé dans une vignette et la déclaration placée entre deux colonnes ; au milieu de celle-ci des trophées militaires, dont la partie centrale représentait d'un côté la foudre brisant la couronne et tous les attributs de la royauté, de l'autre un faisceau renfermant une hache dont le tranchant sortait d'entre les parties du faisceau ; des bas-reliefs représentaient l'un la prise de la Bastille, l'autre celle des Tuileries. L'une des colonnes était surmontée de la statue de la Liberté avec un coq, symbole de la vigilance, l'autre d'une statue d'Hercule avec un lion représentant la Force (12).

Le 3 septembre, Desmazures déposait le colis sur le bureau de l'Assemblée départementale et le 7, Dubarry présentait la pierre à ses collègues ; « La célèbre journée du 14 juillet 1789 déclarait-il, rendit à la France sa liberté, celle du 10 août descendit du trône le tyran, abolit la monarchie et institua un gouvernement républicain, le seul naturel à l'homme. Le tableau qui vous est présenté contient le monument précieux de la félicité publique : la Déclaration des Droits de l'Homme, encadrée dans une des pierres qui servit autrefois à cet affreux repaire où, pendant plusieurs siècles, fut le tombeau des malheureuses victimes du despotisme ; aujourd'hui destinée à porter dans tous les départements les éléments sacrés d'une Constitution toute populaire. Les pierres de l'affreuse Bastille sont ainsi disséminées dans les départements pour un but qui tient à une morale sublime et à une profonde politique... Les droits de l'Homme au milieu des faisceaux de la Liberté pronostiquent à tous les siècles que les trônes et les sceptres sont des marques distinctives de l'orgueil des despotes, de l'esclavage et de la stupidité des peuples qui les couronnent. La vertu exige que l'on détrône les rois et démolisse les bastilles ; le crime est dans la sottise que les peuples firent originairement d'admettre pour chefs de leur gouvernement des tyrans qui se servirent des finances avec les bras du peuple soit pour leur creuser les tombeaux de la tyrannie et les édifices de la Bastille, soit pour les faire mourir dans les fers » (13).

Dès lors, la nouvelle pierre figurait dans la plupart des fêtes civiques de l'An II. Le 10 nivôse — jour où l'on célébrait la reprise de Port-la-Montagne (14) — elle était placée sur un brancard et traînée par des ouvriers du bâtiment, au milieu d'un long cortège qui, s'étant rassemblé sur la Place Républicaine (15) s'acheminait par la place Brutus et les Cours, vers le Temple de la Raison (16).

A cette date, Palloy, accusé de malversations, avait été incarcéré à la prison de la Force ; la chute de Robespierre le sauvait de l'échafaud (17).

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 10:40

Le dimanche des Brandons est le premier dimanche de l'entrée dans le Carême. On prépare des beignets, on fait brûler un épouvantail. Et quand le feu n'est plus que braises, on prend les "brandons" encore incandescents et on les passe au pied des arbres fruitiers : cette action est supposée tuer la vermine. C'est la christianisation d'un vieux vieux rite païen.

 

La Chavannée de Montbel a son siège à Château-sur-Allier. Elle offre au public plusieurs manifestations : pour les Brandons, le jeudi de l'Ascension et le dernier dimanche de juillet, elle organise une grande "fête de la rivière", car elle a reconstruit plusieurs types de bâteaux qui naviguaient autrefois depuis l'Allier jusqu'à Nantes.
Je n'en suis pas membre , mais j'aime bien ce qu'ils font.

 

 

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 07:13

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Sur le site de Bibracte, le forfait "journée gauloise" prévoit un repas :

Pour un cuisinier, c'est un exercice intéressant que d'imaginer un menu avant l'arrivée des tomates, mais surtout celle des pommes de terre !!!, espèces originaires d'Amérique.  

Le repas est accompagné d'un verre de cervoise. On propose aussi des dégustations de vin, tel qu'il était bu à l'époque romaine. Pour les romains, seuls ces sauvages de gaulois buvaient le vin pur. Eux le coupaient avec de l'eau. Et pour conserver le vin blanc notamment, on lui ajoutait .....   Mais, je garde le secret. Allez doncvous-même à Bibracte pour le découvrir. Moi j'ai bien aimé. 

P2250652Mais l'on n'a pas mis de chien au menu, viande consommée par les gaulois. Les découvertes archéologiques et l'étude des ossements, notamment, attestent aussi qu'ils ne mangeaient les animaux d'élevage âgés. Autrement dit, on ne faisait pas de l'élevage pour la boucherie.  

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 11:46

Le Morvan est une région très verdoyante. Vers 56 avant notre ère, Jules César passa une année complète à Bibracte. Les récentes découvertes en archéologie ont démontré que le pays était alors déboisé : on cultivait beaucoup de céréales, au point qu'on pense que la Gaule servait à alimenter Rome, et que ce serait une raison de la guerre des Gaules, mais le bois était aussi la seule matière première pour la construction, pour obtenir le charbon de bois, indispensable à la métallurgie.

Mais le Morvan est aussi le pays des eaux et des sources :

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 l'établissement thermal de Saint Honoré les Bains a été construit sur d'anciens thermes gallo-romains.

 

Un pays de créatures fantastiques associées aux sources : les vouivres et les déclinaisons diverses du mot 

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sur le site de Bibracte il y a une pierre de la Wivre. En Bourbonnais on en trouve trace au travers de toponymes comme les Vesvres.  les Vesvres et Foulet, à Yzeure (03)

 

Je ne serais pas surprise qu'il y ait aussi des feux follets !

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 11:46

Aux chapiteaux des églises, les représentations d'animaux musiciens ne sont pas rares.


En Bourbonnais, on trouve un âne musicien à Meillers

 

âne musicien de MeillersL'est du Bourbonnais a toujours entretenu des liens étroits avec la Bourgogne : celui de l'église saint Aré, de Decize, qui a beaucoup souffert de la pollution, lui ressemble de façon assez troublante.

âne musicien de DecizeN.B. : saint Aré fut évêque de Nevers. Après sa mort, il fut déposé dans une barque qui remonta le courant de la Loire  jusqu'à Decize.

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 15:09

Pendant des années, j'ai pris l'autoroute entre Saint-Etienne et Thiers pour rejoindre Moulins sans prendre le temps de m'arrêter à Cervières.

J'ai quelque part dans les documents que j'ai déménagés au gré de mes changements de poste, la transcription d'un acte par lequel le duc Louis II accorde le bénéfice d'une bourse à un écolier de Cervières pour qu'il aille poursuivre des études à l'université (de Paris, me semble-t'il).

L'an dernier, je suis sortie de l'autoroute, mais je n'avais plus de batterie dans mon appareil de photos.

Cervières est situé au sommet d'une hauteur, à 3 km de Noirétable (et son fameux panneau : "Ici finit la France et commence l'Auvergne"). C'est actuellement au bout de nulle part, mais au Moyen Age, c'était une cité fort importante sur le "Grand chemin" qui permettait de relier l'Auvergne au Lyonnais. Outre des marchés s'y tenait une foire.

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P6120041Pendant la guerre de Cent Ans, le bailli du Forez eût fort à faire pour défendre la région des incursions des bandes de routiers anglo-gascons.   

Le château a été détruit à l'époque de Richelieu. D'un passé prospère ne restent plus que des vestiges : deux des portes de la muraille, une église romane, de belles maisons. 

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P6120058

Quelques artisans ou artistes sont installés dans la grand rue et on peut visiter un musée dit des "grenadières" (brodeuses au fil d'or) .

 

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Ce qui m'avait frappée, c'est le fleurissement de cette bourgade, mal rendu par mes photos, car samedi dernier, le plafond était bas. J'ai tout de même mangé dehors dans le charmant petit restaurant du village, à l'abri d'un arbre et d'un parasol (je ne sais pourquoi, j'avais envie de revivre mes vacances en camping en Bretagne !) : une salade, une omelette, du fromage blanc, un assortiment de dessert, un petit verre de vin rouge et un café pour 12 €. Au milieu des hortensias, et avec le sourire .

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 16:07

celtibères

On peut voir cette pierre, insérée dans le mur d'une maison ancienne de Bourbon, non loin du collège. Elle semble bien être du même grès local que le reste des pierres d'angle, ce qui me fait penser qu'elle a été trouvée sur place ou à proximité.

Pour moi, elle est gallo-romaine et représente des divinités gauloises (les gaulois n'ont représenté leurs dieux dans la pierre qu'après la conquête romaine). L'un des visages est barbu, le second pourrait être féminin.

 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 14:55

le ruban de soie

ruban tissé

Tissé sur un métier "jacquard" à cartes perforées que l'on peut voir en action au musée de l'Art et de l'Industrie. D'anciens passementiers viennent régulièrement pour les entretenir et faire des démonstrations.

A la boutique du musée, on peut acheter quelques pièces ainsi réalisées. Car il n'y a plus aucun atelier  pour effectuer ce travail. J'avais acheté deux tableaux, dont cette pièce, dans un mercerie qui en vendait encore. 

Le musée d'Art et d'Industrie (à ne pas confondre avec le musée d'Art modern) est situé en plein centre de Saint-Etienne : sur la colline qui le surplombe, on peut encore voir des ateliers de passementiers avec leurs hautes fenêtres. Saint Etienne a été labellisée Ville d'Art et d'Histoire : un circuit commentée est certainement prévu.

  

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 11:01

Quoique situé à 30 km de Moulins, Bourbon-Lancy n'a rien à voir (ou pas grand-chose) avec le Bourbonnais. Son nom a par contre une éthymologie commune : puisque comme beaucoup de villes thermales (Bourbonne les Bains, la Bourboule ... et Bourbon-l'Archambaud, qui a donné son nom à la famille seigneuriale, puis de Bourbon) c'est un dérivé de Borvo, dieu des sources, dieu guérisseur...

A Bourbon Lancy sourdent donc des sources d'eau chaude et l'on y soigne les rhumatismes.

Un petit centre de "bien-être" y a été implanté il y a quelques années : autrefois appelé Damona (les dieux celtes avaient des équivalents féminins ou parèdres : la parèdre de Borvo était Damona), il s'appelle maintenant Celt'ô. Celà rappelle également les origines celtiques du lieu.  Bibracte et son musée se trouvent à une 50taine de km.

  P4300559

 

Sur cette gravure ancienne, on réalise que la ville se trouve sur un "dyke". La structure circulaire au pied du pic basaltique devait protéger les sources et l'on devine des bassins à sa gauche.

Bourbon-Lancy est une charmante petite ville : il faut certainement apporter beaucoup de travail à faire quand on y fait une cure de 3 semaines (je sais ce dont je parle : pour mes problèmes ORL, je vais aller faire une cure à Saint-Honoré-les-Bains, pas très loin. Ce sera peut-être l'occasion pour moi d'achever le roman d'aventures que j'ai commencé il y a deux ans). Mais y passer un week-end prolongé en profitant des bains bouillonnants, du hamam et en se faisant faire des massages au chocolat, aux pierres chaudes, avec des baguettes de bambou (sic !!!) est une expérience amusante. Elle reste dans des prix raisonnables.

A Bourbon-Lancy, c'est un "bredin" qui sonne les heures à l'horloge :

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Et les habitants ont décidé de décliner le thème.

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Les propriétaires de maisons à structures de bois en agrémentent leurs façades.

bredin 11

bredin 12

Dans notre région, un bredin ou "beurdin" diminutif affectueux "beurdignot" est un simple d'esprit. Et à Saint-Menoux, la "débeurdinoire" dans l'église est le sarcophage de ce saint. Sur le côté, il y a la place de passer la tête : et ensuite, l'on est guéri de sa bredinerie. Attention, toutefois, celui qui pour rire placerait la tête dans le sarcophage sans en avoir vraiment besoin, rceuillerait la berdinerie de tous ceux qui sont passés avant. On ne plaisante pas avec les traditions.

A Ainay-le-Château, où l'assistance publique de Paris place depuis le dernier quart du XIXe siècle des malades mentaux en milieu ouvert (ils sont hébergés dans des familles), il se racontait une histoire : le facteur ayant un colis à déposer dans une ferme a appelé - "Il y a quelqu'un ? " - "Et une voix lui a modestement répondu "Non, y'a que l'beurdin !"

Il paraît que "bredin" figure à l'Officiel du scrabble comme mot canadien : il est temps de rétablir la vérité. 

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 12:12

Il peut être intéressant de prendr ele temps de s'atatrder sur la notion de "nature" et de "paysage".

Le thème du congrès du CTHS, à Neuchâtel, était justement "les paysages".

Je n'ai pas pu assister à la communication sur "le bocage aujourd'hui, une muséification du paysage ?", présenté par un doctorant en géographie de l'université de Tours, mais ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'exposé de son collègue et d'un de leurs profs sur la réhabilitation des landes à bruyères dans la vallée de la Creuse, plus précisémment à Crozant, région peinte par Armand Guillaumin et où séjournèrent divers impressionnistes de ses amis, dont Monnet.

Mus par la volonté de développer un tourisme "intelligent", les élus locaux ont engagé une politique de "restauration" du paysage tel qu'il était à la fin du XIXe siècle.

Il se trouve que les impressionnistes de l'"école" de Crozant ont peint et repeint des paysages de landes à bruyère. La région était alors une région d'élevage et les landes à bruyère sont des paysages dégradés.

Il n'y a plus suffisamment de monde dans les fermes pour garder des moutons divaguant sur de grands espaces. La nature, comme elle ne tarde jamais à le faire, a donc repris ses droits et des arbres ont repoussé sur les rebords des gorges qui entourent la rivière de Creuse.

Les élus ont donc décidé d'abattre de recréer les paysages peints par les impressionnistes. Et donc d'abattre les arbres... Dans une totale incompréhension : des habitants de la région tout d'abord, mais aussi des touristes "verts" qui aiment bien les arbres.

 

De prime abord, celà m'a donné envie de rire : mais je me suis mise à la place des élus d'une des régions les plus pauvres de France et qui n'ont que le tourisme vert pour tenter de dynamiser l'économie locale.

 

Je me demande toutefois si l'on n'aurait pas pu envisager une autre démarche : inviter à une modestie vis à vis de la nature, en mettant en évidence qu'elle reprend toujours le dessus sur l'activité des hommes. Quitte à se venger violemment.

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