Lorsque l'on retourne en France par le train, entre Prague et la frontière allemande, la ligne de chemin de fer longe une vallée très romantique. Il y a un
arrêt à Ústí nad Labem. Non loin de là, se situe Terezín (en allemand : Theresienstadt) une ancienne forteresse militaire et ville de garnison, à proximité du confluent de l'Elbe et de
l'Ohre.
Elle fut baptisée Theresienstadt en l'honneur de l'impératrice Marie-Thérèse. Elle est implantée au centre d'une zone inondable. Elle pouvait accueillir entre 5 000 et 11 000 soldats
(en temps de guerre). Dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle servit de prison, puis de camp de prisonniers pendant la Première Guerre mondiale.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo transforma Terezín en camp de concentration. Les six mille habitants qu’elle comptait avant la guerre furent tous déplacés en 1942 et réinstallés
ailleurs, afin de faire place à 53 000 Juifs.
En tout, 140 000 juifs passèrent par Terezin ; 88 000 d'entre eux furent ensuite envoyés en camp d'extermination, pour la plupart à Auschwitz Birkenau. 33 340 moururent à Terezin, de faim, de
maladie, notamment d'une épidémie de typhus et des conditions de vie déplorable. À la fin de la guerre, on comptait seulement 19 000 survivants.
C’est à Terezin que Robert Desnos, poète français, mourut du typhus le 8 juin 1945.