Quelquefois, je pense à eux... En réécoutant Georges Brassens... en regardant mes photos du Québec...
Car c'est là que je les ai rencontrés : ou plutôt, à Paris, à l'aéroport, en attendant l'avion qui allait nous, un groupe d'une dizaine de personnes, nous transporter de l'autre côté de l'Atlantique.
Ils avaient 22 et 23 ans. Lui avait dit : "Il va n'y avoir que des pécores dans ce groupe". Il entendait par là, des provinciaux : c'était la première fois que j'entendais employer ce mot dans ce sens. Nous avions a priori tous choisi de visiter la Belle Province en camping et en minibus : ils ont négocié chaque jour pour aller à l'hôtel ! Obligés de camper, ils nous regardaient préparer notre petit déjeuner : puis nous devions les conduire dans un snack pour qu'ils se fassent servir le leur.
Cette année-là, le dollar était à 10 f. et nous comptions nos "piastres" cent par cent.
Ils nous traitaient aussi de "club du 3e âge", nous qui avions 5 ou 6 ans de plus qu'eux, mais étions déjà tous engagés dans la vie active.
Ils doivent avoir maintenir une bonne cinquantaine d'années : cette simple idée suffit à me venger de leurs réflexions désobligeantes. Nous avions resserré les coudes et fini par les neutraliser. Après tout, c'étaient eux qui payaient leur déjeuner !
Comme "le temps ne fait rien à l'affaire", ces deux jeunes cons doivent être devenus des vieux cons. Persécutés par les vieux autrefois, ils doivent être aujourd'hui persécutés par les jeunes. Et celà aussi est assez réjouissant !!!