J'hésite un peu à ajouter à la liste Bertrand Cantat, qui au moment des faits qui lui ont été reprochés semble avoir été dans un "état de conscience modifié",
comme on dit des chamanes.
Depuis deux mois, au "café philo", s'invite aux discussions d'un groupe d'habitués qui commençaient peut-être à trop ronronner et à trop respecter les opinions des uns et des autres, un monsieur,
portant beau, très sûr de lui et qui a des avis sur tout.
Il nous a révélé qu'il était un fidèle auditeur de France culture : "on a démontré avec la psychanlayse (qui est une science, assure-t'il) que la notion de bien n'existe pas.
D'ailleurs, a-t'il apporté comme argument, on ne fait plus une seule émission à France culture à ce sujet". J'ai cru qu'il plaisantait.
C'est aussi un converti à la psychanalyse, un sectateur même, qui introduit dans tout débat quel qu'il soit, la notion de sur-moi. Notion qui lui permet de justifier toutes ses
démonstrations. Moi, je serais bien incapable de définir le sur-moi. Si j'étais un tant soit peu conscience de mon inculture, je me tairais et ne ramènerais pas ma fraise dans la
discussion, laissant celà aux "milieux autorisés", comme disait Coluche.
Mais non ! le débat sur l'"art" fut, pour moi, particulièrement hilarant : il nous a expliqué très sérieusement que les mères étaient responsables de l'éducation de leurs fils. J'étais assez
d'accord. Que cette éducation les rendait intolérants à la frustration. Je ne suis pas contre. Que les artistes étaient intolérants à la frustration et que ça les rend fous : or une grande oeuvre
ne peut naître que de la folie !
Et l'ultime banderille : il assène devant les dames de Moulins Accueil qui étouffent d'indignation. "Voilà pourquoi on ne trouve que des hommes parmi les grands artistes".
"Et voilà pourquoi votre fille est muette" !!! Le rapport avec le titre de cet article ? C'est que je suis donc désormais en mesure d'affirmer que les individus dont les noms figurent plus haut
sont des artistes absolus, puisque les tribunaux ont témoigné de leur totale intolérance à la frustration.