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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 14:27

Un vrai coup de cœur pour la pièce donnée ce mardi   janvier au théâtre de Moulins par une troupe de Pau, en partenariat avec des comédiens du théâtre  national Tuong, de Hanoï : les cercles de sable. Il est vrai qu’à la fois née à Noyant et abonnée pendant plus de 20 ans de la Comédie de Saint Etienne Jean Dasté, je ne pouvais qu’être sensible à la démarche du théâtre du Monte Charge (www.theatre-montecharge.com.fr), compagnie fondée en 1977 et qui se réclame comme un précurseur de la décentralisation du théâtre en milieu rural.

Le public n’occupait que le du rez-de-chaussée, mais on notait une très forte délégation de l’association des bouddhistes de Noyant.

D’après son « book », la troupe est une habituée des spectacles bilingues : français – espagnol et français – italien, langues latines assez proches. Mais cette expérience français - vietnamien est particulièrement audacieuse.

 

La pièce est en effet jouée en vietnamien par les acteurs vietnamiens, et en français par les acteurs français : par quelques artifices on réalise de fait une traduction simultanée. Elle a été présentée en 2006 au festival de Hué.

Les décors sont dépouillés, les costumes réalisés par une costumière vietnamienne sont superbes. Un accompagnement musical rythme l’action. Ce sont deux musiciens vietnamiens qui l’assurent : apparemment il s’agit de variations sur des thèmes traditionnels.

 

Du théâtre vietnamien, je connaissais les spectacles de marionnettes sur l’eau. Le théâtre Tuong  m’a paru ressembler beaucoup au théâtre chinois dont j’avais vu des représentations à Paris lorsque l’opéra de Pékin était en tournée : la gestuelle est stéréotypée, de même que le grimage (sa couleur a toujours un message : le rouge signifie la loyauté et la bravoure, le noir le savoir et la franchisse, et le blanc la ruse et l’astuce) de façon à ce qu’aucune ambiguïté ne pèse sur leur caractère.  Mais le génie et la jeune fille présentent leur vrai visage. Les comédiens français sont par contre tous les trois masqués et la référence à la Comedia dell’ arte est claire. Le ballet de drapeaux à la fin du spectacle m’a fait penser au fameux « bataillon féminin rouge » ! Clin d’œil à ce « must » de l’opéra de Pékin époque Mao Dze Dong ?

 

Une mention particulière à l’acteur (Richard Cayre) qui joue le rôle de la reine mère (voir photo), dont la prestation m’a « bluffée ». En revanche, l’argument (un prince au visage disgracieux se cache depuis sa naissance sous un masque, s’enfuit dans la jungle parce qu’il ne sent pas le courage de mentir à son peuple et laisse son oncle et sa tante usurper le pouvoir et instaurer une dictature) m’a un peu laissée sur ma faim. Quoiqu’il en soit, je suis avide de découvrir Antigone Vietnam, qui doit être présenté à l’édition 2008 du festival de Hué. Mais il sera peut-être plus facile de découvrir ce spectacle au festival d’Avignon, au cours de l’été 2008 !

 

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