Il y a des noms de rues qui font rêver : à MAMERS, j'aurais aimé habiter la rue d'Estournelles de Constant. J'aurais trouvé ça assez classieux, moi qui logeait
bêtement place de la République. A AMBERIEU, j'ai longtemps cherché à savoir qui était "Alexandre Bérard prolongé" avant de découvrir que dans sa version non prolongée, c'était un ancien
conseiller général. A MOULINS, j'aurais pu être affectée au lycée gracieusement sis sur le Cours Vincent d'Indy, mais non, celui qui m'échût, après avoir longtemps été domicilié rue du
Repos vit son entrée prosaïquement déplacée place Jules Ferry.
Marcellin DESBOUTINS a sa rue à Moulins : elle est surtout connue parce que la Mutualité sociale agricole, institution qui compte dans notre beau Bourbonnais y a son siège. Mais qui était-il
?
Tout le monde le connaît : la preuve ....
Eh oui ! c'est lui le pochtron assis à gauche d'une gourgandine que DEGAS a pris comme modèle pour sa célèbre absinthe.
Il était né à CERILLY, a longtemps vécu et accueilli ses amis dans sa villa des hauteurs de FLORENCE. Ami des peintres impressionnistes, il fit le portrait de plusierus d'entre eux. Il avait
un très joli coup de crayon : ses dessins à la pointe sont exposés au premier étage du musée Anne de Beaujeu.
A propos de Florence : il est une blague dont je ne me lasse jamais. Une des rares dont je réussisse à me souvient : "Quelle différence y-a-t'il entre Florence et Bécon-les-Bruyères ?".
C'est qu'à Bécon-les-Bruyères, on peut toujours trouver une fille qui s'appelle Florence, mais que je vous mets au défi de trouver à Florence une fille qui s'appelle
Bécon-les-Bruyères... Quant à Paul d'Estournelles de Constant, s'il est oublié des livres d'histoire, c'est un personnage intéressant : il obtint le prix Nobel de la paix et
était opposé à la politique coloniale, ce qui en son temps était assz subversif. S'il y avait eu plus d'hommes politiques comme lui pour plaider la réconciliation franco-allemande, aurait-on
pu éviter les deux guerres "mondiales" ?