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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 17:50

Ljubljana, où l'on roule beaucoup à vélo :

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Et ce petit engin, appelé "Kavalir", mu par l'énergie électrique, véhicule gratuitement du marché à leur domicile les personnes âgées qui achètent aux petits producteurs. P3120689

Les gens qui étaient venus du temps de l'ex Yougaslavie ont peiné à reconnaître les bords de la Sava, où l'on n'avait pas encore installé les pélargoniums.

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Mais pourquoi donc avais-je eu l'idée d'acheter pour lire dans l'avion un opuscule intitulé Des héros ordinaires d'une certaine Eva Joly ? Sans doute parce qu'il compte 190 pages seulement. Malheureusement, les pages 129 à 146 sont consacrées à "Drago Kros, seul face au nouveau monstre slovène" : ça gâche un peu le goût du petit noir.

 

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 18:35

Suite à la correction des eaux du Jura, le niveau des lacs du canton de Neuchâtel, fut abaissé de 2 m 50.

Et l'on découvrit des milliers et des milliers de pieux enfoncés dans le sol.

habitat lacustre 2

Chacun des points rouge indique un site archéologique (source : les dossiers de l'archéologie mai-juin 2009).

 

A la Tène, on trouva un site qui donna plus tard son nom à la civilisation celte du "deuxième âge du fer" que l'on a retrouvée dans toute l'Europe et jusqu'en Asie mineure (les Galates).

fouilles La Tène

 site TeneOutre les pieux, le matériel trouvé sur le site de la Tène consiste en quelques crânes de chevaux et une multitude d'épées pliées. Des fouilles ont été reprises un siècle après. 

 

Mais l'on a aussi trouvé des pieux qui sont à l'origine du mythe d'une civilisation lacustre, à l'âge du bronze (donc plus ancienne). Le nombre de pieux trouvés plaidait en faveur de cette hypothèse.

habitat lacustre 3

Des peuples qui vivent sur des îles artificielles, sur un lac, il y en a un peu partout : sur le lac Titicaca, au Cambodge etc... L'hypothèse n'avait donc rien d'abhérant.

Les Suisses aimaient ces ancêtres qui, vivant sur l'eau, ne pouvaient qu'être propres !

La dendrochronologie, la datation à partir des cernes des troncs d'arbres, qui a beaucoup servi à Emmanuel Leroy Ladurie pour son Histoire du climat depuis l'An mil, ouvrage publié vers 1970 et dont je recommande la re-lecture, afin de se faire une opinion sur les changements climatiques, a permis de dater avec précision la période à laquelle les arbres sont été coupés. Rien n'empêche qu'on en ait stocké quelques uns, néanmoins, l'on a découvert que ces pieux correspondaient à des périodes très différentes; donc à des villages qui s'étaient succédé dans le temps.habitat lacustre 1

On penche désormais pour un habitat sur pilotis, certes, mais sur la terre ferme. On sait qu'au fil des siècles, les eaux des lacs de cette région n'ont cessé de monter et le niveau du sol archéologique était donc plus bas de 2 m 50 à 3 m du niveau des lacs au milieu du XIXe s.. Une cabane a été reconstituée dans le parc du "Laténium".   

P2130642

Et l'on a retrouvé aussi des habitats de ce type sur les rives de lacs italiens, en France, et sur de nombreux lacs de l'arc alpin (Autriche, Slovénie). En revanche, ces régions semblent ne pas avoir été autant affectées que la région de Neuchâtel par la montée de niveau de l'eau des lacs. Or, si l'on a pu recenser de si nombreux sites autour du lac de Neuchâtel, c'est qu'en milieu humide, les structures de bois se conservent particulièrement bien. Mais dès qu'elles sont émergées, si le bois  n'est pas traité en laboratoire, il se dénature rapidement. Les pilots trouvés au XIXe s. se sont désagrégés : ce sont les trouvailles des nouveaux sites qui ont pu être étudiées en laboratoire.

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 23:00

La cathédrale de la ville de Kotor, au Montenegro, est sous le vocable de saint Tryphon (ou Tripun).

Je m'attendais à ce qu'il ait une barbiche et des lorgnons. Mais il faut imaginer que Tryphon Tournesol a été jeune.

Saint Triphon 2

 

saint Triphon 

 

 

 

Le patronage sous lequel il a été placé tendrait donc bien à accréditer la thèse selon laquelle Tryphon Tournesol serait originaire de Syldavie.

 

Les Tintinophiles apprécieront. 

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 15:21

P3120615 Cela pourrait servir de décor à une opérette de Franz LEHAR, un pays de sourires et de veuves joyeuses ! 

 

C'est la Slovénie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même sous une pluie battante, il y a de belles photos à faire.

P3110564P3110586 

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 13:01

L'an dernier, à cette période, je partais pour Prague. Après une semaine passée dans l'ouest du pays, où, entre autres choses, j'ai pu exprimenter le thermalisme local, puis un séjour de 6 jours dans une capitale où l'on s'emplit les oreilles de musique (il y a des concerts donnés partout par de bonnes formations) et les yeux de merveilles architecturales, il fut temps de reprendre le train. Depuis que j'ai découvert qu'il existait encore des wagons-lits, je voyage le plus souvent par le train : on se couche et à l'arrivée, un employé obligeant ("my lady", disait celui qui veillait sur le sommeil des voyageurs à destination de Prague) vient vous réveiller, vous offre un café (généralement pas terrible, même en Italie !), un jus de fruit et une patisserie industriels. On est prêt alors à découvrir une ville d'Europe.  Mon billet de retour était à destination de Cologne. Sur le tableau d'affichage, un train portant le même numéro et partant à la même heure était bien indiqué, mais il ne passait pas à Cologne. J'ai donc éprouvé le besoin de demander des renseignements complémentaires.

DSCF0406 info gare

Je me suis donc dirigée vers ce guichet, où l'on annonçait, en anglais, mais aussi en allemand qu'on pouvait donner des renseignements dans ces deux langues aux voyageurs perdus. Mon Routard m'avait prévenue : "le français est autant parlé en république tchèque que le papou". Aussi, avec un sourire engageant, me suis-je dirigée vers l'employé qui officiait et lui ai-je demandé :  "Do you understand english, or/oder, am liebsten, sprechen Sie deutsch ?" C'était ce que l'on appelle une question ouverte, laissant le choix, à l'employé de répondre dans le dialecte qu'il préférait. J'étais très fière de mon libellé. Si l'on ajoute que je suis française et qu'il y a longtemps que j'ai découvert que mes compatriotes capables de soutenir une conversation dans une autre langue que la leur  n'étaient pas légion, et que l'effort et l'investissement en stages de langues divers que j'ai consentis depuis une bonne trentaine d'année pour apprendre ce que le système éducatif français n'avait jamais pu faire, est assez rare, j'avais des raisons objectives à être contente de moi.

C'est alors que j'ai eu la brusque révélation que je comprenais le tchèque ! Quand on m'engueulait ! Le jeune employé m'a en effet lancé un regard assassin et m'a volé dans les plumes en m'expliquant, avec beaucoup d'autorité, qu'ici, on était en république tchèque et qu'il ne me parlerait qu'en tchèque. J'ai insisté et persisté, mais il restait ferme sur ses positions. "Petit con !" ai-je pensé et je me suis dirigée vers un guichet de vente, où très obligeamment, l'on m'a donné le renseignement que je sollicitais.

 

Et je me suis vengée en prenant une photo du guichet.

 

Celà m'a inspiré deux réflexions : la première sur la compétence du directeur des "ressources humaines" de la gare de Prague qui serait bien inspiré de veiller à ce que les employés qu'il affecte aux guichets où l'on annonce "renseignements" non seulement en tchèque, mais aussi en anglais et en allemand, parlent bien ces deux langues. Ce me paraît être d'autant plus indispensable dans une ville inscrite au patrimoine de l'UNESCO et qui est l'une des plus visitée du monde.

La seconde sur ce que peut bien signifier pour des pays qui ont construit leur histoire sur la défense de leur identité nationale (dans les livres d'histoire français, "l'éveil des nationalités" est considéré comme un progrès au même titre que l'unité italienne, et dans une moindre mesure sans doute que l'unité allemande !!!) l'idée d'Europe qui ne peut avoir comme conséquence que de la laisser redevenir marginale.

 

Et mon récent périple de la Slovénie au Montenegro (tous deux emploient l'euro comme monnaie, même si le Montenegro n'est pas membre de la CEE) en passant par la Croatie et en contournant la Bosnie Herzégovine grâce à un cabottage par ferry-boat, qui aspirent à entrer elles aussi dans l'Union européenne, m'a confortée dans l'idée qu'il était urgent de définir la notion d'Europe. 

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 16:05

PB190496

 La population du Vietnam compte sans doute, actuellement  86 ou 87 millions d'habitants, au taux de croissance démographique qu'elle connaît.

 

Les vietnamiens vivent le long d'une bande côtière et dans deux deltas.

 

Sur la bande côtière, il faut non seulement construire les maisons, mais aussi faire passer les autoroutes. Ici, on a l'impression que le ferry est sur la route.

 

Il y a bien, vers Dalat, une zone de moyenne montagne qui pourrait être plus intensément occupée (après tout, on pourrait étager les rizières), mais les vietnamiens sont un peuple qui a besoin de l'eau .

 

En période de fortes pluies, ils s'accomodent des inondations. A Hoï Han, ancien port, et désormais petite ville très touristique, là où j'ai demandé à combien de crues les habitants devaient faire face annuellement, les propriétaires de restaurants refont les peintures et la décoration deux ou trois fois par an, quelquefois plus et celui avec lequel j'ai parlé avait l'air de trouver celà très naturel.

 

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On n'identifie pas bien la limite entre la terre et l'eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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On s'équipe de capes de pluie et on continue impertubablement de vaquer à ses occupations. Et, après tout, avec des tongs, l'eau peut s'écouler somme toute assez facilement...

File 091 

File 092

Une légende raconte l'origine du peuple vietnamien : Il y a des milliers et des milliers d'années, régnait sur le sud du pays un souverain du nom de King Duong. Il était doté d'une force surhumaine et possédait le pouvoir de marcher sur l'eau avec autant d'aisance que s'il était sur la terre ferme. Un jour qu'il se promenait sur le lac de Dong Dinh, il rencontra la princesse Long Nu, la ravissante fille du roi-dragon qui gouvernait les eaux. Tous deux tombèrent amoureux et se marièrent. Leur premier fils, en grandissant allia les qualités de sa mère à celle de son père : il pouvait briser les troncs d'arbres, broyer les rochers avec autant de facilité que des coquilles de noix et retomber sur l'eau comme un chat sur ses pattes. Il était aussi intelligent qu'avisé.

La suite est à lire dans "Le Dragon et l'Immortelle ou l'origine du peuple vietnamien", une des nouvelles extraites de Le lac né en une nuit et autres légendes du Vietnam, Actes Sud, collection Babel. Un ouvrage comme je les aime qui ne comprend pas plus de 134 pages.

 

J'ai appris que l'on cherchait à développer la construction de maisons sur pilotis. Mais celà ne concernenra que les gens les plus aisés. Les autres continueront à habiter dans des maisons en tôle. La tôle qui a remplacé les toitures en palme, qui, à mon avis, devaient être plus confortables, l'été, notamment.

 

 

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 08:39

lac neuchatel

 lac Neuchâtel 1

 

Le thème du colloque de Neuchâtel était "les paysages". 

On y a beaucoup parlé de l'impact de l'homme sur son environnement, au cours des siècles. Et de la façon dont il supporte ou ne supporte pas les risques liés à son environnement.

Je reviendrai sur la façon dont les Vietnamiens "cohabitent" avec le risque d'inondation, car c'est édifiant. Quand j'y étais, en novembre 2008, dans un restaurant, on portait les tables et les chaises vers l'étage, tout en regardant monter le niveau de la rivière. J'ai demandé :"celà vous arrive souvent ?" "Généralement deux ou trois fois par an. Mais cette année, celà fait 6 fois ! " 

Sayon

 

Cette rue piétonne de Neuchâtel s'appelle la rue du "Seyon".

 

Et le Seyon, c'est cette petite rigole qui passe au milieu de la chaussée. 

 

 

 

 

 

 

Le plan ci-dessous date du XVIIIe siècle. On voit le Seyon border un rang de maisons : ces belles maisons de style Renaissance qui font tout le charme du centre de Neuchâtel. La petite ville s'étend sur une langue étroite entre la montagne, plantée de vignes "clos".

A cette époque, le niveau du lac de Neuchâtel était plus haut de 2 m 50 par rapport à son niveau actuel.

plan Neuchâtel

 Mais Neuchâtel a été ravagée à plusieurs reprises par des inondations. Aussi, dans les années 1860, on a procédé à ce que l'on appelle la "correction des eaux du Jura".

A l'issue de ces grands travaux : surprise !

(ce sera l'objet de mon prochain article...) 

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 13:00

Le Congrès des Sociétés Historiques et Scientifiques (CTHS pour les intimes) s'est tenu cette année, à NEUCHATEL, en Suisse.

NEUCHATEL, entre 50 000 et 60 000 habitants, capitale d'une république confédérée : le Canton de NEUCHATEL qui compte 130 000 habitants.

Un lac : je suis arrivée par un train, vers 17 heures, une belle journée d'avril. La lumière était splendide... Au loin, on voyait les montagnes ennneigées, lac neuchatel

 

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des vignes (entre l'autoroute et la ligne de chemin de fer),

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un "centre d'interprétation" comme l'on dit au QUEBEC appelé le Laténium (car le site de LA TENE est sur le lac de NEUCHATEL) très bien fait (outre l'époque de La Tène, on y évoque la civilisation protohistorique des "lacustres"), une université au bord du lac, grande comme un collège 600 (on a tenu à préciser sur la vitre de la cafétéria des étudiants : "ceci n'est pas un restaurant de plage, une tenue correcte est exigée").

Je me suis bien musclé les fesses, car mes revenus de personne âgée étant désormais fort modestes, je n'avais pas les moyens de loger à l'hôtel et j'ai trouvé une chambre d'hôte sur les hauteurs de NEUCHATEL pour 50 Francs suisses (CHF), soit environ 40 €.

J'ai testé le vin blanc, récolté en 2009, "non filtré" de NEUCHATEL ("c'est la période", m'a-t'on dit).

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Je n'ai pas pu tester le lapin à l'"ail des ours" au restaurant où je l'avais repéré, car il était bondé quand je m'y suis présentée. A la place, je suis allée manger Kasher (ça, on ne trouve pas à MOULINS). Un autre jour, je me suis régalée avec des "Roesti" (de la "rapée" comme l'on dit à SAINT ETIENNE) qui accompagnait une "carbonade" (bon, ce n'est pas très suisse !) arrosée d'une excellente bière rousse. J'ai aussi testé le Pinot Noir de NEUCHATEL (c'est comme le SAINT-POURçAIN : j'en ai goûté un très acide, et le second essai m'a fait découvrir un très bon vin rouge).

Au marché qui se tenait le samedi matin, on vendait de l'ail des ours (ça ressemble beaucoup à des feuilles de muguet), des "dents de lion" (ça, je connaissais car l'expression est aussi employée à LYON. A SAINT-ETIENNE, on va plutôt "aux barabans". Et dans l'Allier, on mange plus prosaïquement des pissenlits), et du fromage de cabri frais ! 

Au musée des Beaux Arts (superbe décor Art Nouveau)

P2110588, le conservateur a eu une idée que j'ai trouvée géniale. Tous nos musées de province sont encombré de croûtes et d'objets de collection qui encombrent désormais, plus qu'autre chose : et bien, lui les a réunis dans une exposition permanente, appelée "La nature dans tous ses états", ce qui lui a permis de mettre ne valeur des objets assez disparâtes, mais décorés de fleurs ou d'animaux. Et d'évoquer l'"identité suisse" par des tableaux romantiques de montagnes, de torrents furieux et de lacs paisibles.

 

A noter aussi, un legs d'une très jolie collection d'impressionnistes : Monet, Sisley.

 

Quant au congrès lui-même : on ne peut pas assister à toutes les communications, il y a plusieurs "ateliers" et une dizaine de communications en même temps. Mais j'ai découvert chez les géographes et les archéologues des thèmes fort intéressants, tout comme les deux conférences de fin d'après-midi que j'ai entendues.

 

Avant de repartir, j'ai acheté du chocolat !

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 13:29

Comme en France nous ne connaissons de l'Inde que le Kama Sutra, sans trop savoir d'ailleurs quelle est sa réelle signification, et de son histoire que la figure emblématique du Mahatma Gandhi, nous avons tendance à croire que les Indiens sont des gens à la fois très libres d'esprit et non violents.
Le film Slumdog Millionaire présente une autre image : celle d'une société sous l'emprise de la violence et où le mot anglais le plus populaire est "business". D'ailleurs, peu d'indiens parlent l'anglais et quand il le font, c'est avec un accent tel qu'on finit par avoir des doutes sur sa propre connaissance de cette langue.
Il reste que l'Inde et sa culture sont réellement fascinants.
Udaïpur est une ville de l'état du Rajasthan : son nom signifie la "Cité de l'aurore".
Le lac Pichola, le long duquel s'étendent des "ghats" est surplombé par le palais du maharajah. Il y a aussi un temple dédié à Vishnu ("Shiva la guerre et Vichnou la paix", pour reprendre une phrase culte de Pierre Dac). J'avais repéré que la lumière sur les ghats devait être particulièrement belle le matin. Comme nous avions déniché un charmant hôtel (pour pouvoir y aller,  il nous avait fallu durement négocier avec nos deux guides indiens qui entendaient nous loger dans un hôtel plus moderne... et vraisemblablement tenu par un de leurs associés !) à deux pas du lac, un matin, je me suis levée tôt et suis partie explorer les lieux et prendre des photos.
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J'avais négligé de lire préalablement les renseignements complémentaires fournis par le Lonely Planet, le guide, à mon sens, le plus adapté à la découverte de l'Inde. Je me suis donc retrouvée entourée de vachettes et de brahmanes (la caste supérieure dans laquelle sont recrutés les prêtres). Ces derniers m'ont entraînée par le bras au bord du lac, aspergée avec de l'eau de rose (une fabrication locale), saupoudrée d'épices et prononcé des incantations dans une langue qui m'était inconnue.
Je suis bien élevée et quand je me trouve dans une église, assister à une messe, si les participants veulent de serrer la main, je me laisse faire et s'ils veulent m'embrasser, je me laisse enlacer en prenant garde de pas manifester trop de réticence. J'ai donc procédé pareil avec les prêtres brahmanes. Quand ils ont eu fini, j'ai joint les mains, dit "namasté" avec le sourire et me suis éloignée...
J'ai aussitôt été rattrapée et deux brahmanes m'ont expliqué qu'ils attendaient des "dollars" car "ils avaient des frais". "Vous comprenez, l'eau de rose ça coûte cher et les épices aussi". Mon boulot ayant longtemps consisté à éconduire poliment les représentants de commerce  qui avaient réussi à attendrir mes chefs d'établissement et s'incruster dans leur bureau pour leur faire renouveler leur parc de photocopieuses, j'ai tranquillement expliqué à ces saints hommes qu'il aurait fallu qu'ils y pensent plus tôt. Moi, je ne leur avais rien demandé, c'étaient eux qui m'avaient abordée et je n'avais pas voulu les heurter dans leurs croyances. J'ai bien voulu toutefois leur acheter de l'eau de rose.
J'ai continué mon chemin.
Un peu plus loin, un passant indien m'a helée en anglais : "votre ami a des ennuis". Je me suis retournée, croyant qu'il s'agissait d'un autre français. Et quelle n'a pas été ma surprise de voir un de nos deux accompagnateurs indiens, qu'on appelait Tcham, soulevé de terre par des brahmanes. Ses pieds ne touchaient plus terre, car il n'était pas très grand.
Pour son malheur, il était aussi, à l'évidence, issu d'une caste inférieure, car nous avions eu des difficultés à le faire accueillir avec nous à la table d'une "guest house" chez un ancien militaire (de la caste où l'on recrute les guerriers et des rajahs) et il était associé dans son agence de voyage avec un sikh ! C'est sur lui qu'ils avaient manifestement fait porter la responsabilité de leur manque à gagner. 
J'ai fait demi tour, et sasn réfléchir, ai arraché mon Tcham aux brahmanes interloqués en affirmant avec autorité : "he's my friend". Nous nous sommes éloignés rapidement : je crois que j'ai bénéficié un bel effet de surprise ! Je me suis fait ce jour-là un ami pour la vie.

L'Inde est encorsetée dans un système de hiérarchie des castes. Quant à la non-violence supposée de la religion indienne, elle est dementie par les affrontements entre Indhous et Bouddhistes au Sri Lanka. Ce n'est pas parce que l'on est brahmane et que l'on est né dans une cate supérieure que l'on est quelqu'un de bien. En ce qui concerne les brahmanes qui n'hésitent pas à faire le coup de poing contre des plus petits qu'eux, j'espère que le sens de la justice de Vishnu est la même que la mienne, et qu'ils ils vont être réincarnés dans une caste inférieure.  
Voire même en chien ou en chat !

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 09:27

château
Au pied du château de Prague, s'étend la Vlatva (Moldau en allemand : que l'on connaît par le compositeur Smetana) qui supporta longtemps un trafic de bateaux important, car la capitale de la Bohême fut un grand port fluvial.
L'ancien ghetto juif longeait la rive droite : il a connu la pelle des démolisseurs au début du XXe siècle et la "rue de Paris" (parizska trida), bordée de tilleuls, permet désormais au centre ville d'être rattaché directement à la rivière. De beaux immeubles "art nouveau" furent édifiés.

Pour restituer  l'atmosphère disparue du ghetto, quelques photos :
Hötel de ville ghetto juif 
Ceci est l'ancien "hôtel de ville" (doit-on plutôt dire "maison communautaire" ?) du ghetto, avec ses deux horloges, dont l'une a des aiguilles qui tournent à l'inverse des "aiguilles d'une montre" et où les heures sont indiquées en caractères hébreux. Devant, l'immeuble à pignon est la synagogue "vieille nouvelle".

Au café restaurant "Kafka", j'ai mangé un camembert pané accompagné d'une bière !
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Quand la foule des touristes l'a abandonné, le cimetière juif dégage une atmosphère particulière :
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P4300581   P4300600
Et l'on peut s'arrêter devant la tombe du rabbi Loew (de son nom complet Loew ben Bezazel).
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A l'époque des "étoiles et des mandragores" selon une expression que je ne connaissais pas et qui paraît être dûe aux historiens tchèques, quand chez nous les partisans du catholicisme et ceux de la religion réformée mettaient nos villes à feu et à sang, quand dans le reste de l'Europe, la faction qui détenait le pouvoir ("cujus regio, ejus religio") érigeait des bûchers pour  brûler les "sorcières", le rabbin Loew fut appelé par le roi Rodolphe II (1552-1612) à la cour de Prague, où la science et l'art cohabitaient avec l'alchimie,  l'astrologie et la magie.
Mais vers 1580, des soupçons de meurtres rituels pesèrent sur la communauté juive. Le rabbin Loew, qui était un sage, voulut protéger ses coreligionnaires.
Il était un cabaliste réputé. Ce que je sais de la cabale, c'est que c'est un moyen d'expliquer l'inexplicable : on cherche des concordances pour établir des prophéties, et la numérologie y tient une part importante.
Le rabbin adressa une prière à l'"innommable" (que les chrétiens appellent "Dieu"), qui lui envoya un rêve. Un ange prononça des mots classés dans l'ordre de l'alphabet hébreu et le sage cabaliste les traduisit ainsi : "Tu fais un golem avec de l'argile et tu détruis les méchants qui dévorent Israël". Le rabbin Loew interpréta ce rêve : le "golem" était une créature d'argile, haute de 3 aunes, qu'il devait façonner et auquel il pourrait insuffler la vie pour défendre la communauté juive des agressions et des intrusions mal intentionnées dans le ghetto.  
Le golem était muet car seul Dieu peut donner la parole. Le vendredi, le rabbin lui établissait son planning pour le lendemain, jour de sabbat. Il advint qu'occupé par ses études et ses prières, il laissa le golem sans directives  qui se mit à faire des bêtises. De plus, il fallait faire très attention à bien préciser le travail demandé : un jour, la servante du rabbin commanda au golem de rapporter de l'eau. Il prit sur son épaule toute la fontaine et la place fut inondée. Un autre jour, alors qu'il lui avait été demandé de rapporter du bois d'allumage, il arracha ceux des jardins du roi...
Aussi quand un général espagnol voulut donner sa fortune au rabbin pour qu'il lui cède le golem, Jehuda Loew décida prudent de détruire la créature en inversant les formules secrètes qui lui avaient permis de l'animer.  

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