Il peut être intéressant de prendr ele temps de s'atatrder sur la notion de "nature" et de "paysage".
Le thème du congrès du CTHS, à Neuchâtel, était justement "les paysages".
Je n'ai pas pu assister à la communication sur "le bocage aujourd'hui, une muséification du paysage ?", présenté par un doctorant en géographie de l'université de Tours, mais ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'exposé de son collègue et d'un de leurs profs sur la réhabilitation des landes à bruyères dans la vallée de la Creuse, plus précisémment à Crozant, région peinte par Armand Guillaumin et où séjournèrent divers impressionnistes de ses amis, dont Monnet.
Mus par la volonté de développer un tourisme "intelligent", les élus locaux ont engagé une politique de "restauration" du paysage tel qu'il était à la fin du XIXe siècle.
Il se trouve que les impressionnistes de l'"école" de Crozant ont peint et repeint des paysages de landes à bruyère. La région était alors une région d'élevage et les landes à bruyère sont des paysages dégradés.
Il n'y a plus suffisamment de monde dans les fermes pour garder des moutons divaguant sur de grands espaces. La nature, comme elle ne tarde jamais à le faire, a donc repris ses droits et des arbres ont repoussé sur les rebords des gorges qui entourent la rivière de Creuse.
Les élus ont donc décidé d'abattre de recréer les paysages peints par les impressionnistes. Et donc d'abattre les arbres... Dans une totale incompréhension : des habitants de la région tout d'abord, mais aussi des touristes "verts" qui aiment bien les arbres.
De prime abord, celà m'a donné envie de rire : mais je me suis mise à la place des élus d'une des régions les plus pauvres de France et qui n'ont que le tourisme vert pour tenter de dynamiser l'économie locale.
Je me demande toutefois si l'on n'aurait pas pu envisager une autre démarche : inviter à une modestie vis à vis de la nature, en mettant en évidence qu'elle reprend toujours le dessus sur l'activité des hommes. Quitte à se venger violemment.