Je dois avouer que je suis quelquefois agacée de voir surgir devant moi une dame avec de longs jupons me demander d'une voix geignarde : "euro Madame" et me coller aux basques pendant d'interminables minutes. J'achète quelquefois un bouquet de jonquilles à un jeune homme. La famille que je vois dans les rues de Moulins depuis pas loin de 20 ans est une famille de Roms : utilisent-ils le camion Mercedès que l'on voit quelquefois sur le parking d'une grande surface pour retourner dans un pays de l'est, ce qui permettrait de les qualifier de "gens du voyage" ? En tous cas, leur villégiature à Moulins dure une bonne partie de l'année.
J'ai vu une année des enfants mutilés mendier au rond pont du pont Régemortes : celà a duré 15 jours. Le réseau d'esclavagistes qui les exploitait a été assez rapidement démantelé.
Il y a d'autres "gens du voyage" : parfaitement francophones, ceux qui vont ramasser les fraises en Touraine, faire les vendanges, etc... Leurs enfants sont scolarisés : mais c'est une scolarité à trous. Et puis il y a ces "gens du voyage" qui se réunissent en attendant d'aller à un rassemblement évangéliste. Ou ceux qui se rassemblent aux Saintes-Marie-de-la-Mer
Maintenant qu'il n'y a plus de paysans, il n'y a plus de voleurs de poules. Les hérissons sont majoritairement victimes de la circulation automobile et non plus des "romanichels" comme l'on disait quand j'étais enfant. L'autre jour, deux femmes se sont fait arrêter pour avoir quêté pour l'UNICEF sans y être habilitées. Dans les grandes surfaces, il faut veiller aux stocks de lames de rasoir. Les populations nomades sont des populations forcément "prédatrices" : elles survivent grâce à la chasse et à la cueillette. Des prélèvements jamais bien importants, et un modèle économique où l'on ne connaît pas l'accumulation. Quand il n'y a plus eu de gibier (ou plus de hérissons) il a fallu trouver des petits boulots.
Mais, dans l'histoire, on n'avait jamais entendu parler, au cours des siècles, d'organisation de ces populations et d'une agressivité à l'égard des institutions des pays dans lesquels ils séjournent. Aussi la nuit de folie qui s'est déroulée la semaine dernière dans le Loir et Cher et qui a touché des villages de 300 ou 400 habitants a été pour moi une grande surprise. Et puis j'ai appris que dans ce département, les survivants des camps d'extermination (parce que la Shoah, ce n'est pas que la Shoah, ce fut aussi la tentative d'exterminer ces populations de nomades) avaient été accueillis et "sédentarisés". Et comme les harkis, regroupés dans des camps où ils ont été oubliés.
Il ne faut pas vivre dans l'angélisme : le nomadisme est l'occasion pour certaines organisations criminelles de s'implanter à l'échelle de l'union européenne : des "accumulateurs" de biens, très éloignés du modèle économique évoqué plus haut, et qui sont capables de briser les membres d'enfants pour en faire des handicapés qu'ils enverront mendier aux carrefours à la sortie du travail.
L'appel à l'aide du secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, Pierre Lellouche, est tout à fait fondé : ce n'est pas à la France seule de régler le problème des Roms d'Europe de l'Est.
Une question demeure pour moi : peut-on sédentariser des populations dont le nomadisme est le fondement de la culture ? Si oui, comment ? Il me semble qu'en Espagne, les Gitans ont pu trouver leur place.
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