L’affaire Golgota picnic fait écho, dans ma mémoire à une autre affaire : celle de la bombe placée dans un cinéma où était, en 1988, projeté le film de Martin Scorcese : « la dernière tentation du Christ ».
La pièce sera-t’elle programmée à Moulins l’an prochain ? J’en serai quand même très étonnée. L’adjointe à la culture d’Yzeure ou celui d’Avermes s’y risqueront-ils pour leur part ?
Bref, n’ayant pas vu cette pièce je suis dans l’incapacité de la commenter.
En revanche, je connais bien l’œuvre de Nikos Kazantzakis et j’ai lu « La dernière tentation ». J’ai d’ailleurs aussi lu un autre de ses romans : « Le Christ recrucifié », ainsi que « la Liberté ou la mort ».
Et là, franchement, je ne comprends pas les réactions que le film de Scorcese, un sicilien, catholique assumé, a pu générer. Jusqu’à aller mettre une bombe dans un cinéma pour protester contre sa projection.
C'est au cours de plusieurs voyages en Crète que j'ai appris à connaître les livres de Kazantzakis. Je m'étais aussi pris de passion pour les films de Théo Angelopoulos (c’était une période où aller voir un film qui durait 5 heures ne m’effrayait pas !). J'en ai beaucoup appris sur l’histoire récente de la Grèce et j'ai beaucoup de considération pour le courage de ces gens. Je susi aussi très en colère quand j'entends qu'on les traite de paresseux. Mais je m'éloigne de mon sujet.
J’ai trouvé que tant "la dernière tentation," que le "Christ recrucifié" étaient des œuvres passionnantes, empreintes d’un profond mysticisme. De mes années de cathéchisme, je me souvenais que le Christ avait hésité, avant d’entrer dans sa Passion, à suivre son destin divin …… Et si les sœurs qui m’ont enseigné le cathéchisme trouvaient que je n’évoluais pas dans un milieu très favorable, elles s’accordaient toutefois à dire que je connaissais bien mes leçons. Le Christ en étant à la fois humain et dieu … est donc capable de vivre et de comprendre les angoisses des hommes disait notre père abbé. Si différent des dieux grecs, paillards, uniquement occupés par leur propre plaisir et ne s’intéressant aux hommes que pour leur faire de sales blagues à Pâris, à Œdipe, à la mère d’Antigone (les armateurs grecs sont à cet égard un peu des dieux !).
Aussi je suis perplexe que des catholiques qui se veulent si fervents soient aussi hermétiques au mysticisme. Pierre Desproges disait qu'il
était un athée mystique : n'y a-t'il donc que les athées pour y être sensibles ?