On ne voit plus de bataillons de majorettes dans nos villes et nos villages. Pourtant, dans les années 1970 "faire tourner le bâton" comme disaient les adeptes de
la discipline était une activité très prisée des très jeunes filles. Pierre Perret en avait fait une chanson !
C'est à elles que j'ai pensé la semaine dernière.
J'ai déjà raconté que Moulins était jumelée avec une ville de Toscane, nommée Montepulciano. C'est une très jolie ville, comme beaucoup des villes de Toscane, elle est bâtie sur un éperon
rocheux. Et comme beaucoup de villes de Toscane, son site était déjà occupé 7 siècles avant notre ère par les Etrusques.
J'ai découvert il y a peu que comme à Sienne, on y faisait tourner les drapeaux, ceux des "contrades" ou quartiers. Chaque quartier a à coeur d'avoir une équipe de porte drapeaux qui les lancer
le plus haut possible, les font se croiser. Et il y a quelquefois une recherche chorégraphique.
On fait "tourner les drapeaux" dans la journée pour s'entraîner, sur la grand place à l'issue d'un défilé aux flambeaux et surtout le dimanche matin, au cours de la longue cérémonie de
vérification des "tonneaux de compétition".
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Faire "tourner les drapeaux" est une activité pacifique : en plus, c'est joli. Et c'est une vraie passion toscane : on s' y essaye enfant, mais les représentants
retenus sont des hommes adultes.
Un gros derrière m'a bousculée au moment où j'appuyais sur mon
déclencheur...
Une des grandes occasions de faire tourner les drapeaux est, à la fin du mois d'août, le "Bravio dei Botti" qu'on pourrait traduire par "défi des
tonneaux". Il paraît qu'à l'origine, les quartiers s'affrontaient, comme à Sienne, dans une course de chevaux.
15 000 personnes encouragent leurs équipes. La télévision (régionale) couvre l'évènement en direct. Et interviewe les athlètes à la fin de l'épreuve : "votre
opinion sur la course ?" J'imagine que les informations données sont aussi intéressantes que celles fournies par les cyclistes néerlandais qui s'essayent à commenter "leur" épreuve du Tour de
France. La "contessa" disserte avec un très grand sérieux des qualités qu'il faut avoir pour être un bon "pousseur de tonneau".
L'épreuve prête à sourire, mais essayez donc de pousser en courant des tonneaux dans une rue en pente !
J'ai passé un bon moment : et je suggérerais assez à la mairie de Moulins qui admire cette manifestation, remise au goût du jour en 1974, de restaurer le concours de "tir à l'oiseau" instaurée à
Moulins au XVIe siècle. On pourrait préparer des équipes de 3 à 4 archers, aux Champins, aux Chartreux, à la Madelaine et au centre ville, qui s'affronteraient. Le vainqueur individuel recevrait
une bourse pour faire des études ou créer son entreprise. Le quartier gagnant obtiendrait je ne sais quel privilège pour une année... Et des grands banquets "républicains" pourraient réunir les
habitants de la ville sur la place d'Allier !