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18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 13:24

Commentry, petite ville minière et ouvrière, voisine de quelques 5 km de Montluçon, se distingue pour avoir été la première ville au monde à s’être dotée d’un maire socialiste, Christophe Thivrier, surnommé Christou, en juin 1882, inaugurant une longue période, qui a duré jusqu’aux élections municipales de 2001.
Il fut d’abord ouvrier mineur (à l’âge de 13 ans), puis huilier, boulanger, marchand de vin. Madame Marie Régerat, qui me gardait lorsque j’étais enfant, se souvenait bien de lui : sa grand-mère tenait en effet un café à Commentry et l’enfant qu’elle était, a entendu « Christou » haranguer les habitués de l’estaminet familial.
Il fut élu député en 1889. Il ne s’est pas, à ma connaissance, illustré par le dépôt d’une loi importante au cours de ses deux mandatures. Son souvenir est pourtant très vivant dans le département de l’Allier, car il a été et reste une icône : il est le « député en biaude » (blouse). En 1889, il aurait fait scandale à l'Assemblée Nationale en se présentant avec ce vêtement de travail et s’adressant aux huissiers qui le sommaient de la quitter (une version ajoute qu’il portait des sabots): "Quand l’abbé Lemire posera sa soutane, et quand le général de Gallifet  quittera son uniforme, je poserai ma blouse d'ouvrier"  (autre version : « je poserai ma biaude »).

M. Georges Rougeron, érudit historien du monde politique bourbonnais et son successeur (socialiste)  à la mairie de Commentry a affirmé dans un numéro du bulletin de la Société Bourbonnaise des Etudes Locales qu’il y avait beaucoup de légende dans cette anecdote.
Le caractère fédérateur de Christophe Thivrier comme icône du prolétariat paysan (les métayers) et ouvrier (les mineurs de Commentry, Montvicq...), se révèle à travers le choix du port de ce vêtement. 
Au cours de sa deuxième mandature, le 27 janavier 1894, il fut exclu temporairement de l’hémicycle pour avoir crié "Vive la Commune". L’évènement est rapporté par le « Petit Journal ». Qui le représente avec sa « biaude » !

Comme les Dormoy, qui donnèrent plusieurs maires à Montluçon, les Thivrier constituent une dynastie de maires de Commentry.
Plusieurs chansons ont trait à Christophe Thivrier, notamment une « chanson de Christou », dont la restitution a mobilisé les lecteurs du le bulletin de la Société bourbonnaise des Etudes locales, en 199  .  J’ai entendu, sur le même air, et avec des paroles très semblables « Ah, j’travaillerons pu, j’travaill'rons pû je ferons pû que d’bouère, Ah, j’travaill'rons pû, j’travaillerons pû, Christou y veut pû », sur l'air de la "Marie Jeanne", une bourrée bourbonnaise, chanter une chanson dite  « de Brizon » ("ah, j'travaill'rons pû ..." "Brizon y veut pû »), autre député de l’Allier qui s’est illustré, lui, par ses prises de position contre la guerre en 1914.

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commentaires

F
parent du côté de la mère de ma mère donc ma grand mère,je pense qu'il doit ce retourner dans sa tombe vu toutes les politiques actuelles.
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K
c est vrai qu il arrive d oublier qu'il fut un temps où le socialisme avait un sens
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P
Au moins ces gars la, ne tournaient pas la veste au bénéfice d'une soulte, comme le MRG actuel !!
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