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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 13:55

J’ai reçu encore une fois un appel téléphonique tout à fait délirant : une société qui ne se présente que cachée derrière un sigle dont elle refuse d’expliciter la signification, entendait vérifier ma charpente. Ils avaient en charge de cartographier les charpentes en bois du département de l’Allier. Pourquoi pas ? J'aurais aimé savoir qui les avait missionné pour cela. Derrière, beaucoup de brouhaha. Mais j’ai raccroché après avoir demandé que l'on m'écrive un courrier et que cette histoire était (je cite) pour moi « du chinois ».

J’aurais dû dire « abracadabrantesque ». Car le même numéro m'a rappelée : j'ai un défaut, je suis curieuse et cela m'a intriguée. Au bout du fil, le même monsieur, furibard, qui m'engueule, et m'affirme qu’il n’est « ni chinois ni bengalais ». Derechef, et à titre d'ultimatum, il m’a informée qu’il passerait le lendemain pour vérifier ma charpente. Et que si je n’étais pas là, il passerait par derrière pour (je cite) « soulever quelques tuiles pour vérifier l’état de ma charpente ». « Je vous l’interdis bien ! » lui ai-je dit avec une autorité qu'il m'arrive quelquefois d'exprimer. Et en réfléchissant qu'il y avait pas loin de 20 ans que j'avais fait traiter ma charpente contre les capricornes. Aux dernières nouvelles, la société (basée à Tours), qui y avait procédé et qui m'avait été recommandée par un architecte, existe encore
J’ai téléphoné au commissariat de police pour savoir s'ils avaient connaissance d'une demande émanant de l'Etat ou de la région : parce qu'après tout, les termites arrivent peut-être par chez nous. J’ai appris qu’il fallait en réalité appeler le 17 (police secours), ce que je n’aurais pas naturellement eu l’idée de faire, de crainte de déranger.
Il était quelque chose comme 9 heures le matin. La policière que j’ai eu au bout du fil m’a dit d’un air blasé : « Vous êtes la première aujourd’hui. Et ça nous n’avons encore jamais entendu parler ». Et de me conseiller d'appeler ses collègues sans délai si ces gens se présentaient.

Elle m'a confirmé qu'ordinairement ce sont des plaintes contre Engie qu'ils reçoivent car ils emploient des sous-traitants qui essaient de vous extorquer la signature d’un contrat » (j'ai déjà eu affaire à eux : c'est depuis ce temps là que j'ai changé de fournisseur, ce qui m'a fait économiser 200 € par an : à toutes fins utiles, je donne le nom du site du comparateur : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R43794). Et puis il existe un site mis en place par le gouvernement pour dénoncer ces abus (auprès de la  DGCCRF            : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/contacter-dgccrf.

Autre escroquerie à laquelle j'ai été confrontée : quelqu’un qui prétendait m’installer des extincteurs, envoyé par la mairie de Moulins, au prétexte que la loi imposait d'avoir des extincteurs dans sa maison. J’ai aussitôt informé les services municipaux et ils n'ont pas pris la chose à la légère.

Reste l'hypothèse que ces gens téléphonent pour faire des repérages et vérifier si vous êtes chez vous. Pour autant que je sache, ce sont des mafias bien organisées qui font des sortent d'opérations commando, ne s'attardent pas dans les maisons, raflent l'argent liquide, les bijoux en or et tout ce qui se revend facilement car il y a une grande appétence pour ce type de produits : ordinateurs, tablettes et smartphones. J'ai donc prévenu mes voisins. Deux d'entre eux, dont mes voisins directs, ont été cambriolés).

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30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 14:09

Dans le numéro double 362-363 d’Etudes bourbonnaises, Maurice Sarazin évoque le souvenir d’Hedwige de Chabannes fille du comte Alfred de Chabannes-La Palice.

En novembre 1929, elle pose dans le magazine Vogue, de profil, avec une coupe « à la garçonne » très stylée.

Elle devint veuve en 1933 et ne se remaria que 20 ans plus tard.

Elle publia pendant cette période des articles sur les voyages et l’art : dans le Journal des débats, la revue Ambassades et consulats, la Revue hebdomadaire.

Mais sa grande passion paraît avoir été l’aviation. Activité qui fascina de nombreuses femmes de la Elle prit des cours de pilotage à Orly, et fut après Infirmière Pilote Secouriste de l’Air pour la Croix Rouge.

Elle donna des conférences sur le sujet, notamment au « Club du faubourg », qui dans l’entre deux guerres vit se succéder à sa tribune, pour débattre des sujets les plus divers, bon nombre des principales personnalités du monde politique, social, intellectuel et artistique français.

En 1938, elle publiait un roman intitulé « Port de l’air », dont l’héroïne est une jeune femme qui s’efforce de battre divers records d’aviation, personnage qui a pu inspirer Jacqueline Auriol (née en 1917), première aviatrice pilote d’essai.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3352725j.texteImage

Étonnant ouvrage dont voici un extrait que n’a pas retenu Maurice Sarazin :

« Si j'avais fait un autre mariage... » Ou, plutôt, si elle ne s'était pas mariée du tout ! Comme la vie eût pu être belle ! Voyager, chanter, être libre surtout! Libre de rentrer et de sortir, libre de travailler à son aise : pas de comptes de cuisine, pas de réceptions, pas de mari trépignant d'impatience dans l'antichambre : « Nous allons encore arriver les derniers ! » [...] Libre, elle eût fait mieux : elle ne serait pas arrivée du tout. Pas de grands dîners, pas de visites épuisantes d'ennui, pas de réceptions conventionnelles. Elle n'aurait vu que ses amis, tous musiciens comme elle. On s'entend si bien lorsqu'on a le même idéal !

« Je demandais si peu à la vie ! Pouvoir chanter, voilà tout. »

Pendant la guerre, Hedwige de Chabannes quitta Paris et en profita sans doute pour se consacrer à l’écriture puisqu’elle publia 5 autres romans à partir de 1946. Notons cependant que le frère aîné de son premier mari, le comte de Neufbourg, à l’origine de la publication des Chartes du Forez un travail monumental mené avec Etienne Fournial mon directeur de thèse, fut l’un des fondateurs d’un groupe de résistance avec Marguerite Gonon, elle aussi membre actif de la société de la Diana.

En Bourbonnais on connaît surtout Hedwige de Chabannes pour sa biographie d’Anne de France, en collaboration avec Isabelle de Linarès parue chez Crépin-Leblond en 1955.

 

Vogue. Numéro du mois de novembre 1929  (en ligne sur Gallica)

Vogue. Numéro du mois de novembre 1929 (en ligne sur Gallica)

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30 mai 2019 4 30 /05 /mai /2019 10:55

Le 23 juin 1640 :

Jacques Puesche, fermier en charge de recouvrer le montant d’un emprunt sur l’Hôtel de ville de Paris est assassiné en l’hôtel du Petit Dauphin, dans le faubourg d’Allier, où il était descendu. Les mutins s’emparent de sa caisse.

 

23 juin – 8 juillet :

Les insurgés, des habitants du faubourg d’Allier, tiennent leur faubourg, en interdisant  l’accès aux représentants du pouvoir royal et des réunions séditieuses sont organisées « pendant la nuit ». Des « libelles et placards» menaçant de mort divers officiers, sont affichés dans la ville.

 

Entre le début du mois de juillet et le 18 juillet c’est donc un « sauve qui peut »

-                      - des officiers du Présidial qui « en grand nombre s’estaient semblablement résolus de quitter la place après mille injures, menaces et insolences ».

-                      - Les Trésoriers déclarent : « pluseurs de nous » sont contraints « à se retirer nuictemment loing d’icy pour y chercher le seurté de leurs personnes ».

-                      - Le procureur du roi, Etienne Beaugis, menacé de mort, fuit à Paris où il reste caché pendant 4 mois.

-                       

-                      Le gouverneur du Bourbonnais est alors Claude Maximilien de la Guiche qui se fait appeler comte de  Saint Géran. Il est aussi comte de Lapalisse. Avec l’« envoyé extraordinaire du roi à Moulins pour la diffusion de l’emprunt » : Laffargues  et Claude Roy, maire ET lieutenant général de la généralité, ils se  sont retranchés dans le château.

-                       

Vers le 15 juillet :

-                      à la 4e semaine de soulèvement, ordre est donné par les échevins de fermer les portes de l’enceinte médiévale et d’interdire son accès aux habitants des faubourgs. Ce qui n’avait pas été fait jusque là.

Le lundi 16 juillet : a lieu une première tentative de négociations : Saint Géran convoque au château de Moulins les habitants de la ville et des faubourgs, prend note de leurs doléances.

Il en convainc un certain nombre de prêter un serment de « parfaite fidélité » au roi.

Dans une lettre lettre de Saint Géran au chancelier Séguier datée du 21 juillet, il annonce qu’il a fait abroger de nombreux impôts.

Le 18 ou 19 juillet, la garde bourgeoise du faubourg d’Allier arrête 9 « coquins », qui sont déférés au vice sénéchal afin qu’une enquête soit ouverte. Ils sont interrogés chez le vice sénéchal dont le logis est sur la grande place.

-                      Le chef des « séditieux », le boucher Rivet, arrive en compagnie de 2 autres bouchers pour exiger leur libération. Sur la grand place l’attendaient 150 hommes des faubourgs, armés et « le tambour battant ». Il fait état d’un renfort potentiel de 500 personnes.

Le 21 juillet, ordre est donné par le chancelier Séguier au gouverneur Saint Géran de convoquer les nobles pour réduire les mutins par la force. Mais la noblesse ne bouge pas.

Le 27 juillet, un des mutins arrêtés est pendu sur la grand place. Deux autres mutins sont condamnés aux galères perpétuelles.

-                      Saint Géran affirme : « cest exemple de punition faict sans emotion a remis l’obéissance du roy dans les espritz des plus mutins »

-                      Saint Géran demande au roi des renforts et l’aide d’un personnage qu’on n’avait jusqu’alors pas vu à Moulins : « qu’il lui » … « plaise m’envoyer Monsieur de Chaponay » (Chaponay est l’intendant de Bourbonnais).

Le 4 août, Claude Roy, maire et lieutenant général en l’élection de Moulins, part pour Saint Amand, plus précisément pour le château de Montrond où résidait le prince de Condé, qui à la même période prend aussi les eaux à Pougues.  Il informe Séguier de troubles à Montluçon dont il a eu connaissance. Ils y sont peu graves, mais  « Clairmont en Auvergne et aultres villes » se sont aussi « éloignées de leur debvoir ».

On espérait une médiation du prince de Condé, un prince du sang, qui avait été  gouverneur du   Bourbonnais vingt ans auparavant. Se retrouvent donc à Montrond :

-                               - la municipalité de Moulins (les échevins et le maire)

-                               - les représentants des séditieux, dont un  marchand ferratier qui, avec l’autorisation de Saintr Géran, avait été désigné comme« député » des mutins.

Pour racheter leur faute et mériter l’amnistie, Condé leur demande de

-                      1°) restituer l’argent de Puesche  

-                      2°) arrêter et punir les principaux responsables de son assassinat  

-                      3°) donner les gages de leur fidélité au roi.

Le délégué des insurgés, le marchand ferratier, demande à un membre de l’entourage du prince de Condé s’il veut bien aussi recevoir les capitaines des faubourgs. Il se voit menace de mort et doit s’enfuir.

Le 15 août, Saint Géran, se conformant aux directives de Condé, tente de procéder à l’arrestation des personnes suspectes d’avoir pris l’argent de Puesche mais « il ne trouve aucun soutien de ceu qui pourtant devraient l’aider ». En outre, un échevin a laissé échapper un détenu (d’autres versions disent trois) et lorsque le gouverneur veut arrêter cet échevin, tous les autres insistent pour qu’il soit libéré.

Le 24 août : « Sur l’advis que j’ay eu  que quelques principaux autheurs de la sédition avoient des inteligences avec des séditieux des provinces voisines et qu’ilz estoient sur le point de commencer quelques désordres… déclare Saint Géran, je me suis hasardé de faire prendre celuy qui estoit tenu pour le chef ». 

-                      C’est alors le boucher Rivet. Il est arrêté dans le faubourg de Bourgogne, à l’auberge du Cerf Volant. Avec un autre habitant du faubourg, ils tentent, en vain, de s’opposer aux quelques soldats du gouverneur et aux arbaletriers du vice séneschal.  

-                      Pour venir en aide à Rivet, les habitants des faubourgs sonnent la cloche du grand pont d’Allier afin d’alerter le reste de la population. Ils procèdent de même à la porte de Bourgogne avec la cloche du couvent des Augustins.

-                      Moreau, un marinier, vient à genoux devant le gouverneur, et tente d’obtenir que l’on relâche Rivet. Il est arrêté. Les habitants des faubourgs tentent de forcer les portes de ladicte ville quy avoient esté pour ce subiect fermées »… « Sy bien qu'on ne pourroit avecq seureté exécuter le jugement ».

-                      Seul le château à l’abri derrière ses murailles et ses fossés était sûr : il fut donc décidé de procéder là à un jugement sommaire. Rivet est condamné à mort. Il devait être exécuté sur-le-champ. Mais il est impossible de trouver un charpentier pour dresser la potence. On fait amener de la prison un détenu qui pend Rivet à une fenêtre du château.

Dans la nuit du 24 au 25 août » […], « les habitants du faubourg d’Allier et aultres complices en grand nombre auraient tirés plusieurs coups darquebusades et fusilz à ceux qui estaient en garde à la porte d’Allyer ». Le reste des mutins du faubourg d'Allier entreprend de rompre les portes et de forcer les grilles de la ville. « Mais ils furent vigoureusement repoussez par les habitants d’icelle qui estoient en garde dont aucuns àyans receu quelques coups ils en blessèrent plus grand nombre desdicts mutins, en tuèrent un d'entr'eux sur la place en sorte qu'ils furent contraincts de se retirer sans effect »

-                      Un autre rapport nous apprend que les bourgeois de Moulins, tirant du haut du rempart, ont fait deux morts et « d’autres blessés en grand nombre »

-                      Les nouveaux meneurs de la sédition s’appellent Lachenay et Lamarion.

-                      La milice bourgeoise menée par un avocat, riposte, rejette l'attaque et blesse, entre autre Lamarion.

-                      Après quoi « les séditieux [se retirèrent] dans leur quartier avec menasses d'affamer la ville, de pendre et tuer tous les habitants dicelle quilz rasurroient attraper ».

Le 26 août, les séditieux exécutent leurs menaces et empêchent les vivres d'entrer dans la ville. De plus ils arrêtent deux cavaliers de la compagnie du gouverneur et un bourgeois de Moulins.  Ils menacent de les pendre si on ne leur rend pas le marinier Moreau. On finit par procéder à un échange de prisonniers.

-                      Lachenay aurait déclaré « que nous heussions à nous bien desfendre car il n'y avait point de paix ni de quartier pour nous ».

-                       

-                      Mais c'était la fin du soulèvement de Moulins

-                      Beaucoup d’habitants des faubourgs se sont réfugiés dans les forêts et villages alentour.  Il y a une vague d’arrestations.

-                      En septembre, le roi accorde des mesures d’amnistie, y compris pour les condamnés à mort qui n’ont pas été exécutés. Mais les habitants de la ville doivent venir faire amende honorable devant le gouverneur et il a fallu les convoquer à plusieurs reprises : on était alors à la fin du mois de septembre, Moulins était entourée de vignobles et beaucoup qu’on était en période de vendanges et qu’ils étaient donc occupés pour ce faire.

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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 17:41

La charte de franchise de Moulins instituait au XIIIe siècle des « prudhommes » pour répartir l’assiette des impôts entre les bourgeois. On ignore à quelle date exactement leur furent substitués des « consuls » ayant des compétences plus larges. A Moulins, ils étaient au nombre de quatre. Les premiers qui nous sont connus sont ceux qui sortirent de charge au début du mois de mars 1400. Ils avaient nom : Jehan Dupoiz, Simon Chappuis, Jehan Descousu surnommé Gastegrenier et Jehan Touset. Ce dernier est le seul dont la profession nous soit clairement indiquée : il était tanneur. En ce début de XVe siècle, les consuls étaient bien souvent issus du milieu des artisans : on connaît ainsi un cordier, un charretier, un tonnelier, et surtout beaucoup de charpentiers.

Chaque année les habitants de la ville qui étaient assujettis au droit de bourgeoisie étaient convoqués (on disait alors « ajournés ») par le représentant du duc pour « eslire et instituer quatre notables personnes qui ayent le gouvernement de la dicte ville et qui traitent les faits et besoignes  d'icelle ».

On sait qu’ils se retiraient ensuite dans une salle, en dehors de la présence du représentant du duc (« eux retraiz à présent ») puis venaient faire part de leur décision  « et ensuivant, par devant nous sont revenus:par le dit Jehan Vigier portant la parole pour tous »).

Le contrôle de la régularité de l’opération était d’emblée effective (« fait en nostre présence et de nostre licence »).

Cependant, l’emploi du mot « élire » ne doit pas nous abuser[1]. Une brève mention, relevée dans le compte d’Himbert Poissonnat, consul et receveur en 1406-1407

« A maistre Pierre de Hericon qui fut retenu aux Granz Jourz Généraux pour la ville contre Jehan Fromental, pour ce que on le vouloit fere quatre et il ne le voloit pas. Pour ce, presenz Johan Vigier et Jehan Villargues                       10  sols ».

nous interroge sur un point de la procédure. Comment étaient désignés les futurs consuls? On sait que dans la Grèce antique, pour des raisons d’égalité et par souci de civisme le tirage au sort était un mode de désignation de certains magistrats, et non des moindres comme les archontes ou les bouleutes. Un autre mode de désignation est la cooptation. Et il semblerait bien que ce soit le mode de désignation des consuls de la ville de Moulins qui ait prévalu.

Autre point intéressant que soulève ce bref paragraphe : les bourgeois retenus étaient-ils toujours volontaires pour occuper ces fonctions ? 

Lors de l’élection du premier avril 1404, ce furent trois personnes seulement  qui ressortirent pour avoir en charge les affaires de la ville » : Humbert Poissonat, aussi « comptable », fut institué « en la compaignie de Jehan Martin », qui demeurait « lès l'esglise des Carmes » et de Jehan Charroner.

Jean Fromental avait donc été désigné et ne s’étant pas porté candidat. Et avait manifesté qu’il ne souhaitait pas exercer cette charge.

L’affaire fut portée devant les Grands Jours Généraux du duché, et c’est l’avocat du duc Pierre de Hérisson qui représenta la ville aux assises. La justice trancha :  vaille que vaille, Jean Fromental, qu’il l’ait ou non souhaité avait bien le devoir d’assurer la fonction de consul et fut « fait » l’un des Quatre dès le 1er avril de l’année suivante. La mandature, cette année-là se prolongea jusqu’au 29 novembre 1406. Et pour faire bonne mesure, on lui confia aussi la charge de receveur qui le rendait responsable sur ses deniers personnels de la rentrée des recettes mais aussi d’un éventuel déficit.

 

[1] Il peut être bon de se référer à un peu d’étymologie : vers 1100 eslire signifie « choisir entre plusieurs personnes ou choses » (Roland, éd. J. Bédier, 275); et vers 1200 le participe passé substantivé « elis » désigne les « personnes choisies par Dieu » (Moralités sur Job, éd. W. Fœrster, p. 346) http://www.cnrtl.fr/etymologie/élu :  )

 

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30 août 2018 4 30 /08 /août /2018 10:48

Mes rêves sont généralement étranges et merveilleux. Tel celui où après avoir cherché à échapper toute une nuit à un vampire qui me voulait du mal, j'avais réussi à lui faire une prise, l'envoyant par dessus mon épaule faire un vol plané dans une piscine (sic !). Je crains qu'il ne s'en soit pas remis car les vampires, s'ils volent,  ne savent peut-être pas nager.

Cette nuit, on m'a choisie pour devenir ministre. De l'environnement, ce me semble. On ne semblait pas me demander de travailler, j'ai donc accepté en songeant : "cela me fera toujours un petit complément de retraite". Et puis j'ai pris ma place, dans une sorte d'amphithéâtre : j'étais au fond, on ne me voyais pas. j'étais tranquille, donc. En soulevant je ne sais plus quoi, un plateau, je crois j'ai toutefois pensé : "il faut absolument que le leur fasse remarquer : mais ce n'est pas très net en dessous. Ca ne serait pourtant pas très difficile d'y remédier".

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22 avril 2018 7 22 /04 /avril /2018 18:14

En 1986, Jean ANGLADE publiait un ouvrage intitulé "Avec flûte obligée". Il évoque un personnage qu'il appelle Henri Belmont-Chaput, agrégé d'allemand et professeur au lycée Banville, passionné d'ex-libris,  prononçant, en allemand des conférences sur le Bourbonnais culturel et sollicité par le major chargé du service des Ausweis de compiler ses causeries dans un ouvrage destiné aux troupes d'occupation à Moulins. Moulins fut libéré le 6 septembre et lui fusillé le lendemain.

Ce matin, j'ai trouvé un exemplaire de Moulins und das Bourbonnais "ein Rückblick für deutsche Wehrmachtangehörige", du professeur H. BURIOT-DARSILES, préfacée par le Hauptmann Doktor Bruno PEYN. 

publié à Moulins "dans le 3e hiver de la guerre" (sic !).

Le Capitaine Docteur Bruno PEYN paraît avoir été un universitaire de Hambourg, spécialiste du théâtre allemand. Il aurait vécu jusqu'en 1970.   Bruno PEYN serait son nom d'écrivain : son vrai nom étant Johannes BATT. La notice que j'ai trouvée sur lui étant écrite soit en néerlandais, soit en plattdeutsch, je crois comprendre qu'il a été membre du parti nazi.

En tous cas, ses ouvrages ont été réédités encore récemment. 

Quant à Henri BURIOT-DARSILES (1875-1944),  on lui doit, outre un "essai de répertoire des ex-libris intéressant le Bourbonnais", et le petit ouvrage présenté, diverses traductions d'allemand en français (dont Werther) et d'italien en français, ce qui a, bien sûr, dû attirer l'attention sur lui de Jean ANGLADE.

Comme le personnage de Jean ANGLADE, il fut un promoteur de l'oeuvre de Charles-Louis PHILIPPE.

 

 

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28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 12:16

et l'on m'avait demandé ce que je voulais faire comme travail plus tard. Depuis que je savais lire, j'apprenais des poèmes de Victor Hugo. Et la prof de français qui avait donné le sujet nous en avait aussi donné à apprendre.  

J'ai donc répondu : "soldat".     Malheur ! j'ai eu à subir l'ironie mordante du prof qui a pris à témoin la classe. Plus une engueulade à la maison. Dans le milieu dont j'étais issue et qui était aussi celui de la prof "soldat" ce n'était pas un métier correct.
Alors pourquoi donc nous faire apprendre ce poème ?

Des injonctions paradoxales, j'en ai eu tout au long de ma scolarité... puis au boulot (j'avais bêtement atterri dans l'Education nationale... alors que j'aurais été un si bon plombier). Cela m'a coûté un peu cher en psychothérapie, mais cela va mieux merci..... 

Ô soldats de l'an deux ! ô guerres ! épopées ! 

[...]

Contre toutes les Tyrs et toutes les Sodomes

Contre le czar du nord, contre ce chasseur d'hommes
Suivi de tous ses chiens,



Contre le czar du nord, contre ce chasseur d'hommes
Suivi de tous ses chiens,

Contre toute l'Europe avec ses capitaines,
Avec ses fantassins couvrant au loin les plaines,
Avec ses cavaliers,
Tout entière debout comme une hydre vivante,
Ils chantaient, ils allaient, l'âme sans épouvante
Et les pieds sans souliers !

Au levant, au couchant, partout, au sud, au pôle,
Avec de vieux fusils sonnant sur leur épaule,
Passant torrents et monts,
Sans repos, sans sommeil, coudes percés, sans vivres,
Ils allaient, fiers, joyeux, et soufflant dans des cuivres
Ainsi que des démons !


[...]

Eux, dans l'emportement de leurs luttes épiques,
Ivres, ils savouraient tous les bruits héroïques,
Le fer heurtant le fer,
La Marseillaise ailée et volant dans les balles,
Les tambours, les obus, les bombes, les cymbales,
Et ton rire, ô Kléber !

La Révolution leur criait : - Volontaires,
Mourez pour délivrer tous les peuples vos frères ! -
Contents, ils disaient oui.
- Allez, mes vieux soldats, mes généraux imberbes !
Et l'on voyait marcher ces va-nu-pieds superbes
Sur le monde ébloui !

La tristesse et la peur leur étaient inconnues.
Ils eussent, sans nul doute, escaladé les nues
Si ces audacieux,
En retournant les yeux dans leur course olympique,
Avaient vu derrière eux la grande République
Montrant du doigt les cieux ! ...

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27 juillet 2017 4 27 /07 /juillet /2017 12:20

A première vue, on ne voit pas bien ce qui peut justifier la diminution de 5 € par mois l'APL : les étudiants font remarquer que cela équivaut à 1 mois de repas au restaurant universitaire. La Cour des Comptes dans un rapport qui date de je ne sais quand, que toute augmentation de 1 € de ce type d'allocation équivalait à rémunérer le propriétaire de 0 € 78, ce qui laisse 22 centimes à l'allocataire.
Mais généralement, on considère que seules les augmentations de salaires, ou d'allocations, améliorent le pouvoir d'achat.

En 1968, un slogan écrit sur les murs devant lesquels je passais pour aller à l'école exigeait le SMIG à 800 francs. La revendication a été satisfaite. Et d'ailleurs le niveau de vie des ouvriers et de la classe moyenne inférieure a été considérablement amélioré : jusqu'au choc pétrolier, au moins.

La France Insoumise et Lutte Ouvrière proposent dans cette logique, de porter le SMIC net à  1500 € pour l'un, à 1800 € pour l'autre. Moi qui n'ai été smicarde que peu de temps, je me vois donc m'en rapprocher à nouveau de plus en plus. Car imagine t'on que la mesure serait efficace, si dans le même temps, on augmentait dans les mêmes proportions les salaires égaux à 1 fois et demie le SMIC ? L'ancienne élève de l'Ecole Primaire de NOYANT que je suis, qui n'a pas fait une haute école quelconque (je suis titulaire d'un doctorat de l'Université de SAINT-ETIENNE, ce qui faisait bien rire un de mes anciens chefs d'établissement), petite fille de "bounhoumme" se rend bien compte que cela serait inflationniste et préjudiciable à la partie de la population qui se situe autour de la médiane des salaires. Et déplacerait d'ailleurs la médiane.

On sait aussi que l'un des effets pervers des diminutions de charges patronales sur les bas salaires a pour effet d'inciter les patrons à recruter du personnel non qualifié... pour être exonéré de charges. (Incidemment : "Non qualifié" veut dire "non diplômé" : or quiconque a encadré des personnels non qualifiés sait que certains ont un très fort potentiel. Qu'à mon avis, il vaudrait mieux rémunérer quand il s'est exprimé (mais ce n'est que mon avis)).

Pour aller dans le sens d'une inflation découlant d'un accroissement des transferts sociaux, une anecdote. Ayant le dos fragile, j'ai longtemps fait confiance aux seuls kinés pour résoudre mon problème. Professionnels de santé qui me sont remboursés à 100 %. Un jour, l'un d'eux m'a débloqué le dos par quelques manipulations d'"ostéopathie" : rebouteux des temps modernes. Il y a 20 ans, je ne pouvais plus monter et descendre les escaliers car mes genoux se coinçaient : je suis allée voir un ostéopathe à MOULINS. Je conserve bien précieusement le nom de celui qui est intervenu en urgence jour-là : il m'a appuyé 2 fois derrière l'oreille. Cela m'a fait très mal, mais je n'ai plus de problèmes de genoux. Pour en venir à mon propos primitif : les ostéopathes étaient considérés comme des charlatans par les médecins et leur rémunération n'était pas remboursée. Il m'en coûtait alors une trentaine d'euros. Un jour, les mutuelles se sont avisées de l'intérêt de l'ostéopathie et certaines ont accepté de prendre en charge une partie des frais. Puis cela s'est généralisé et m'a mutuelle a remboursé 20 € dans une limite de 2 séances annuelles. Que croyez-vous qu'il arriva ? Le tarif a grimpé brusquement à 56 € !!!! Ce qui fait que cela n'a rien changé pour ma bourse et que la mutuelle ayant lors d'une assemblée générale ultérieure augmenté ses tarifs, si la rémunération des ostéopathes s'est bien améliorée, cela coût eplus cher au patient !

Ces quelques éléments m'incitent à croire que l'amélioration du niveau de vie ne dépend pas mécaniquement d'une augmentation des revenus, et pas non plus d'une diminution des charges. Les choses sont fort complexes et, plutôt de fonctionner par dogmes, il serait intéressant d'évaluer les résultats des principales mesures sociales.      

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13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 10:42

On m'a fait de beaux cadeaux, et je considère que ceux qui m'envieraient seraient des jaloux maladifs. Aussi, je peux souscrire à la remarque de François Fillon : "Un ami m'a offert des costumes en février, et alors ?".
Néanmoins, on peut remarquer qu'offrir des costumes ou des bijoux, c'est quand même très intime.
La révélation du Journal du Dimanche nous apprend une chose : c'est que même quand ils sont invités au mariage d'un président de la République, les journalistes ne jouent pas dans la même cour qu'eux.  Et qu'un costume à 6 000 €, cela les fait tiquer.
Et puis, il convient de rappeler qu'en 2016, le salaire net médian en France était de 1 772 € par mois (quand on perçoit moins de cette somme, on appartient à 50 % de la population la moins payée) : une disparité existant en outre entre hommes (1 882 €) et femmes (1616 €). Au sommet de la pyramide, les 5 % les mieux rémunérés touchent plus de 4 526 €, et parmi eux, les 1 % les mieux rémunérés perçoivent 8 061 € net, le salaire moyen d'un cadre étant de 4 400 €.

Alors, oui, quand je vais en Irlande, j'achète des métrages de tweed. Et je couds mes vêtements moi-même. Le problème, c'est que ces dernières années, j'ai eu des coups de mou et que la dernière veste que j'ai coupée attends que je lui pose une doublure (en soie !  car, oui, je suis aussi allée au Viet nam) depuis 3 ans. En attendant, je fais tourner mes vieux "traigniaux".  

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30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 13:36

Mon séjour à Cracovie m'a fait tester diverses recettes de bortsch. Notamment une qui avait un arrière goût de Noël (de vin chaud ou de thé aux épices). J'aimais déjà bien la betterave froide : j'ai commencé avec le recette de la soupe lettonne à mon retour de Riga. Puis les verrines (avec de l'avocat, cela fait de jolis assemblages de couleurs). Quand on cherche des recettes de bortsch sur internet, je lis qu'il faut 50 mn de préparation et 1 h 50 de cuisson : de quoi dégoûter les meilleures volontés.
Je me suis donc bidouillé une recette : je dissous du bouillon Kub (de volaille parce que j'en avais en stock. Mais on peut sans doute utiliser du bouillon de boeuf) en le faisant chauffer dans de l'eau. J'ai acheté un "blender", un mixer puissant fera l'affaire et je mixe une betterave que j'ai achetée toute cuite avec ce bouillon. Et j'ajoute des épices de Noël.
Le Polonais qui vend du jus de betteraves sur le marché de Moulins m'objecterait sans doute qu'il reste des morceaux de betteraves : mais au moins, on a  l'impression d'avoir affaire à des légumes.   A propos de légumes : j'essayerai un de ces jours d'ajouter des poireaux ou de l'oignon.

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