J’avais prévu de lancer une recette de cuisine d’automne …
L’actualité aidant, voici en avant première un court extrait de la conférence que je vais faire sur Catherine de Médicis, qui fut duchesse de Bourbonnais de 1562 à 1566, et fit au moins 3 séjours
à Moulins.
Catherine, la méchante reine, souffrit de la diffusion de nombreuses rumeurs. Comme il est attesté pour le duc Jean II de Bourbon (1426 – 1488), elle s’intéressait à la science, mais aussi à
l’astrologie, à l’alchimie, cherchant à expliquer l’inexplicable. Elle a ainsi cotoyé Michel de Notre Dame, qui était aussi médecin et un peu chimiste. A Salon-de-Provence, où il était né, il
avait confectionné, pour lutter contre l’épidémie de peste, qui ravagea la Provence en 1548, des pastilles à sucer. L’épidémie étant arrivée à Lyon, les consuls le firent venir dans cette
ville.
Vers 1571 apparaît à la cour de France un certain Cosimo Ruggieri, un florentin, fils d’un autre Ruggieri qui était médecin-astrologue du père de Catherine, Laurent II de Médicis, duc
d'Urbin. Il. Il établit des horoscopes pour elle et ses enfants, comme 80 ans auparavant, Conrad Heingartner et Antonio Chiapucini l’avait fait pour le duc Jean II. L'ambassadeur Alamanni
rapporta que Cosimo Ruggieri « faisait profession, entre autres choses, de connaître assez bien l'astrologie et surtout l'astrologie judiciaire, consistant à prédire l'avenir. (...) À cause
de cela (...), il arriva, il y a peu de temps, dans un tel crédit près de la Reine mère du Roi, qu'en outre qu'il avait continuellement l'oreille de Sa Majesté et savait une infinité de
choses de cette façon et d'autres, il fut choisi, il y a peu de mois, pour enseigner la langue toscane au duc d'Alençon, ce dont il tirait de raisonnables profits ». Ses nouvelles fonctions
lui permettent donc de frayer avec l'entourage de François, duc d'Alençon. Il fréquente alors le parti des Malcontents dont François d’Alençon était le leader et fut impliqué dans un complot. Des
présomptions d'envoûtement ne tardent pas à surgir, étayées par la découverte d'une figurine en cire dans les affaires d’un des conjurés, La Môle. Elle était présumée réprésenter Charles IX.
L'état de santé du roi s'altéra gravement à la fin du mois d'avril 1574, ce qui renforça les accusations de sorcellerie. Cette figurine était l'oeuvre de Ruggieri qui fut ainsi compromis dans le
complot. De là à supposer que la reine mère pratiquait elle aussi la magie noire, il n’y avait qu’un pas.
Comme on ne prête qu’aux riches, on l’a aussi accusée d’être une empoisonneuse (son « cabinet des poisons » a longtemps été montré aux touristes par les
guides du château de Blois).