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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 17:29

La petite ville de Hérisson fut l’une des 13 châtellenies du duché de Bourbonnais.

Son site, sur une boucle de l’Aumance (le terrier de 1492 et les auteurs anciens, notamment N. de Nicolay dans sa Générale description du Bourbonnais, l’appellent l’Oeil) est charmant. Nicolay décrit la ville, dans les années 1560-1570, comme étant « petite et bien troussée ». 



   
Le château fort a connu bien des vicissitudes. Il est très ruiné et a servi de carrière de pierres à partir du XVIIe s.. Une association s’est fixé comme objectif de le restaurer et de valoriser les lieux.
               
Des « journées universitaires » se tiennent à Hérisson, notamment depuis que le site celtique de l’oppidum de Cordes - Châteloy fouillé par David Lallemand, a permis de mettre à jour de belles fortifications de l’âge de fer, permettant ainsi de vérifier une vieille tradition orale de "ville gallo-romaine" importante.

Une église collégiale y était implantée depuis le XIIIe siècle : il n’en subsiste plus que  le porche.
    
Le chapitre Saint Sauveur de Hérisson fut pourtant l’un des hauts lieux de formation à la gestion du duché : un acte de 1303 évoque précisément les chanoines « scolaris » de Saint Sauveur de Hérisson. Le nombre de chanoines dde cette ville qui participèrent à l’administration de la seigneurie de Bourbon puis du duché apparaît comme singulièrement important : il fournit en particulier 4 des 18 chanceliers du duché recensés de la fin du XIIIe au XVe s.. Dès 1275, Pierre de Hérisson, chanoine était chancelier du Bourbonnais, qui n’avait pas encore été érigé en duché pairie. Lui succédèrent Pierre de Vallibus, qui devint chanoine d’Autun après avoir été chanoine de Hérisson,  puis Jean Baudereu (ou Bauderon), licencié en lois, doyen de Hérisson, secrétaire du duc en 1383, garde des sceaux de sa chancellerie. Mais on en voit aussi exercer dans l’administration du Trésor : en 1311, le secrétaire du duc Louis Ier, chargé de vérifier les comptes des châtellenies était Nicolas de Nuysi, « doien » de Hérisson. Jean, dit Truniac était trésorier ducal, en 1340, après avoir sans doute été « receveur » (en 1333, Jean, dit [illisible] était chanoine de « Iriçon »).
S’il ne paraît pas avoir été chanoine, notons également que le procureur ducal était, dans les années 1395 à 1422, un avocat nommé Pierre de Hérisson.
Une mention spéciale peut être réservée à Thierry Larchier, dit de Hérisson, chanoine de Saint Sauveur vers 1293, puis de Notre Dame de Moulins à partir de 1316. Il suivit Mathilde de Bourbon en Artois où il mena une double carrière d’homme d’église et de grand commis : à sa mort il cumulait le gouvernement du diocèse d’Arras et celui du comté d’Artois. Jusqu’à sa mort, il resta attaché à sa ville natale, ainsi que  le démontre son testament (déposé aux AD du Pas-de-Calais) qui nous apprend qu’il y avait conservé des biens importants.

Le chapitre collégial avait à sa tête un doyen, élu en assemblée générale par l’ensemble des chanoines.
Les chanoines étaient au nombre de 22 « à la collation » du duc de Bourbonnais, en tant que descendant du fondateur du chapitre, un seigneur Archambaud. Il avait créé des revenus (les « prébendes », d’égale valeur) pour 22 chanoines qu’il se réservait donc le droit de nommer. Parmi eux, le « maistre des enfans de chœur », était un personnage tellement important dans l'organigramme d'un chapitre collégial, qu’il percevait pour sa part 2 prébendes. Son rôle consistait à nourrir les enfants de chœur dont le nombre avait été fixé à cinq, à Hérisson, en plus de leur enseigner le chant.
 
Chef-lieu de châtellenie, la ville de Hérisson disposait d’un poste de « châtelain », qui assurait aussi le rôle de « capitaine », c’est-à-dire responsable des affaires militaires (notamment d’organiser le guet, en réquisitionnant au besoin les habitants des paroisses environnantes). Il était assisté d’un « lieutenant général » qui supervisait les officiers de justice (les jours de « plaid » étaient les mêmes que les jours de marché qui attiraient vers le chef-lieu les habitants des environs, soit les mardis et samedis), un « procureur pour le duc » chargé de le représenter et un receveur, chargé de collecter les impôts divers.

La ville a conservé trois de ses portes d'enceinte :
 

L’autorité ducale avait institué, outre les 2 jours de marché, 6 foires annuelles : le mardi après Pâques, le mardi après Pentecôte, le lundi après la saint Hilaire, en juin, le jour de saint Loup, en septembre, le jour de saint Caprais en octobre et le jour de saint Nicolas en décembre. Les foires médiévales se déroulaient ordinairement pendant une huitaine de jours.

La maison « Mousse », ancienne gendarmerie, a été restaurée, sert de cadre à des expositions de peintures au cours de l’été.



Les « de la Mousse » ou « Moussat » sont originaires de Hérisson, mais suivirent  le duc dans sa capitale, Moulins. Pendant la guerre de Cent Ans, en 1412, le châtelain de Moulins était Béthon de La Mousse.  Il défendit le faubourg de Bourgogne menacé par les Anglais.   Jean de La Mousse ou Moussat fut également  capitaine  de Moulins dans les années 1420. Dans les comptes de la ville de Moulins est mentionnée une « tour de la Moussate »
Charles de la Mousse, chevalier, docteurs en lois,  était, à la fin du XVe s., régent en l’université de Bourges récemment fondée.

L'office de tourisme organise des visites guidées (tél. 04-70-06-82-23)

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commentaires

M
<br /> N'est-ce pas ici qu'on trouve un très bon whisky local ?<br /> <br /> <br />
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J
...oui Hérisson est bien troussée ! nous connaissons depuis longtemps, mais nous sommes heureux d'apprendre tous ces détails sur son histoire, bravo !
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P
très bel exposé et ces vieux bourgs m'attirent beaucoup. Non seulement pour leur histoire passée, mais aussi pour leur architecture !! Merci !!
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